Fev2017 auteur : danielvidal9@hotmail.com

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Le mode interrogatif dans la communication.


Le mode interrogatif est essentiel dans la communication, car il gomme l’interprétation dirigiste
et pédagogique pour lui substituer une forme d’appropriation qui stimule les capacités de résilience.


Le mot « mode » est pris dans le sens d’une manière d’être, de penser, d’agir et l’adjectif « interrogatif » est pris dans le sens du questionnement.

L’expression «  mode interrogatif » sera donc prise dans le sens d’une manière d’être, de penser et d’agir en exprimant l’interrogation, le questionnement dans la communication avec les personnes cérébrolésée.

Le mode interrogatif ou à minima incitatif sans exprimer de dirigisme est la base d’une communication constructive avec les personnes cérébrolésée.

Dans la vie courante, dans la communication avec les proches, nous ne prenons pas ou peu de précaution de langage et nous ne relevons les propos qui nous semblent directifs qu’en situation de contrariété ou de conflit, mais ce ne sont pas en premier lieu les propos qui vont nous heurter, mais plutôt la manière dont ils sont exprimés, car ces mêmes propos en dehors d’une situation de contrariété ou de conflit ne nous heurteront peu ou pas et j’illustre mon propos par un exemple simple ci-après :

M. X est à table et s’adresse à son épouse et lui dit « passe-moi le sel s’il te plait », la formule est polie, mais elle est impérative et cela ne nous choque pas, mais si l’épouse de M. X est une personne cérébrolésée, elle pourra relever que l’injonction passe-moi a un caractère impératif et directif alors que l’intention de M. X n’allait pas dans ce sens puisqu’il a rajouté « s’il te plait » et elle pourra en outre éluder cette formule de politesse pour se focaliser sur le « passe-moi le sel». Il aurait fallu dans ce cas utiliser la formule interrogative suivante « peux-tu me passer le sel s’il te plait ».

Il pourrait y avoir une situation encore pire si M. X avait dit simplement « passe-moi le sel », car son épouse dans le trouble de ses déficiences cognitive aurait plus ou moins l’impression d’être agressé ou méprisé en fonction de son ressenti personnel.

Vous trouverez peut-être que cet exemple ne manque pas de sel, mais il reflète bien certains aspects des souffrances dans la communication qui perturbent et assaillent les personnes cérébrolésées.


Le mode interrogatif redonne une forme de dignité, d’importance
et surtout de respect de ses souffrances à la personne cérébrolésée.


Les formulations interrogatives sont essentielles dans la communication avec les personnes cérébrolésées, car elles ont souvent une interprétation plus ou moins primaire et restrictive des modes de communication courante.

Les personnes cérébrolésée développent plus ou moins un sentiment d’infériorité dans les relations sociales et familiales et les formulations trop incitatives voir directive ne font que renforcer ce sentiment et provoquent souvent des situations de blocage.

Au contraire, les formulations interrogatives permettent à la personne cérébrolésée de sentir considérée et respectée en débloquant des situations tendues et d’incompréhension.


Il n’est pas simple pour les proches et les accompagnants de prendre garde en permanence à ne pas heurter la personne cérébrolésée d’autant que l’on glisse lentement vers une situation de pouvoir par souci de simplification des rapports difficiles, mais il faut pourtant être vigilant, car le cumul des rancœurs liées à une communication défaillante affectera toutes les parties prenantes.