Septembre2017 auteur : danielvidal9@hotmail.com

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La communication est selon la définition du dictionnaire Larousse une action, un fait qui permet d’établir une relation avec autrui, de transmettre quelque chose à quelqu’un.
Elle est pour tout un chacun principalement verbale, écrite, physiquement directe ou utilisant des moyens technologiques à notre disposition maintenant dans la communication comme le téléphone, internet, etc. Les attitudes comprenant les postures et les expressions de visage font partie de la communication.
Le contexte écologique et émotionnel a une influence très importante sur la manière de communiquer.
Il faut ajouter à cela que la communication répond plus ou moins à
des codes sociaux, qu’elle est liée aux perceptions et aux émotions, mais également aux attitudes et postures et que la plasticité cérébrale y joue un rôle fondamental.

La communication est le principal vecteur d’intégration dans la vie sociale, c’est aussi la base du fonctionnement des relations familiales. Les personnes cérébrolésées rencontrent de plus ou moins grandes difficultés de communication en fonction de la gravité des déficiences cognitives qu’elles subissent. Les troubles de la communication des personnes cérébrolésées peuvent être la source de plus ou moins grandes difficultés dans la relation sociale et familiale et par voie de conséquence provoquer chez les autres des attitudes qui pourront aller de l’incompréhension au rejet. Les proches, les intervenants et les accompagnants des personnes cérébrolésées devront adapter leurs modes de communication en fonction des déficiences cognitives et des troubles qu’elles subissent.

Les modes de communication abordés dans cet article seront ceux qui concernent les relations sociales et familiales avec la personne cérébrolésée.

En raison des conséquences des déficiences cognitives, il sera toujours nécessaire de s’interroger pour savoir si nos modes de relations courantes sont vraiment adaptés dans la communication avec les personnes cérébrolésées.
 


Sommaire :

 L’importance des codes sociaux dans la communication.
 Les perceptions, les émotions et les souffrances induites conditionnent la qualité de la communication.
 
Les attitudes sont des moyens essentiels de la communication qu’il ne faut pas négliger.
 Le rôle de la plasticité cérébrale dans les modes de communication.
 La communication avec les personnes cérébrolésées devra être adaptée et équilibrée dans une relation sans frustrations ni humiliations.
 La communication avec les personnes cérébrolésées devra être empreinte d'allocentrisme dans un environnement apaisé et valorisant.
 Il faut toujours avoir à l’esprit que les modes de communication des personnes cérébrolésées sont liés aux troubles cognitifs.

 


Les codes sociaux sont des modes de communication constitués de signes, de pratiques, de formulations linguistiques et de combinaisons sémantiques. Ils régissent le fonctionnement des relations au sein de groupes sociaux plus ou moins importants.

Les codes sociaux évoluent avec la société et sont adaptés à la communication des groupes d’individus qui les utilisent. Les codes sociaux nécessitent une adaptation permanente, car ils sont interprétatifs et subjectifs. Les codes sociaux sont très formalisés voire formatés ce qui les rend plus ou moins imperméables à la compréhension des personnes cérébrolésées en fonction des situations plus ou moins émotionnelles qu’elles subissent, mais aussi en raison des souffrances provoquées par les déficiences cognitives.

Le conditionnement relativement formaté des codes sociaux dans un contexte social également toujours plus ou moins formaté imposera des contraintes difficilement contournables dans la communication courante pour les personnes cérébrolésées en fonction de l’importance de leurs déficiences cognitives.

Les non-dits, la subjectivité, les interprétations, les anticipations fulgurantes, les formulations linguistiques, les combinaisons sémantiques sociétales, les consensus rigides, les positions arbitraires, le formatage social et moral, les expressions codifiées, les règles obscures, les préceptes absolus ou stéréotypés, les prescriptions moutonnières, les admonestations, les jugements de valeur arbitraires, les principes sans fondement, etc.… dont pourront être constitués les codes sociaux seront autant d’obstacles à franchir avec plus ou moins de difficultés pour les personnes cérébrolésées.

La personne cérébrolésée ne sera pas, la plupart du temps et plus ou moins en fonction de la gravité des séquelles cognitives qu’elle subit, en capacité de s'adapter aux modes de communication courants régis par des codes sociaux souvent trop rigides.

La communication sera donc en général liée à des codes sociaux qui pourront être plus ou moins imperméables pour les personnes cérébrolésées en fonction de leurs déficiences cognitives.

La communication avec la personne cérébrolésée en situation émotionnelle forte sera relativement difficile et les codes sociaux contribueront plus ou moins à aggraver les difficultés de compréhension mutuelle si les proches en premier lieu, mais également les accompagnants et les intervenants ne font pas un effort d’adaptation approprié, mais aussi d’allocentrisme.

Les personnes cérébrolésées subissent des souffrances récurrentes en raison de leurs déficiences cognitives, Il est donc très important de bien comprendre qu’elles ne peuvent pas réagir comme on l’attend dans la communication courante, car elles auront plus ou moins de difficultés d’adaptation à des codes sociaux nécessitant une interprétation permanente.

La personne cérébrolésée communiquera plus aisément si la communication est élaguée des codes sociaux trop interprétatifs, trop stéréotypés, trop arbitraires, trop contraignants, etc.

Les proches, les intervenants et les accompagnants devront assouplir les codes sociaux trop rigides quand la sécurité de la personne cérébrolésée ne sera pas en cause.

En conclusion, les codes sociaux sont des obstacles majeurs très difficiles à évacuer, car ils ont un caractère atavique lié au milieu sociétal auquel on appartient et dont il est très difficile de s’affranchir. Les proches, les accompagnants et les intervenants devront pourtant essayer de s’affranchir de certains codes sociaux trop impératifs ou contraignants pour garder une communication basée sur la confiance et l’allocentrisme avec la personne cérébrolésée.
 


Les déficiences cognitives sources de souffrances distilleront de manière plus ou moins fugace des émotions qui pourront constituer des obstacles majeurs dans la relation et la communication avec la personne cérébrolésée.

Le contexte écologique pèsera plus ou moins sur la communication en fonction des perceptions et des émotions ressenties. Les personnes cérébrolésées sont particulièrement influencées de manière subconsciente par le contexte écologique dans lequel elles sont amenées à se trouver.

Les perceptions qui apportent des informations pour la communication peuvent être plus ou moins perturbées, voire altérées en raison des déficiences cognitives, et pourront donc être la source de troubles mal maitrisés par la personne cérébrolésée.

Les personnes cérébrolésées peuvent plus ou moins se trouver dans un état d’exacerbation ou de repli lié à une grande fragilité émotionnelle quand la communication s’avère difficile en raison des perturbations engendrées par les déficiences cognitives.

Des filtres émotionnels pourront faire barrage à certaines informations ou en déformer la perception altérant ou perturbant ainsi la qualité et l’objectivité de la relation et donc de la communication.

Le ton perçu de la communication ne doit pas pouvoir être interprété négativement, car l’action exécutive s’articule à partir de la manière dont les informations sont perçues et décryptées émotionnellement.

Les perceptions émotionnelles jouent un rôle très important dans la communication en général et elles deviennent plus ou moins destructrices de la cohérence chez les personnes cérébrolésées en raison des souffrances induites par les déficiences cognitives.

La récurrence des difficultés et des problèmes non résolus entrainera une récurrence des troubles émotionnels et du comportement ainsi que des problèmes de communication.

La compréhension est généralement peut-être assez bonne chez les personnes cérébrolésées (relativement aux déficiences cognitives) quand il n’y a pas de restitution dans la communication, car les émotions sont moins perturbantes quand il y a peu ou pas d’enjeu exécutif.

Il est important de savoir discerner et d’admettre que souvent la personne cérébrolésée pourra plus ou moins se trouver bloquée émotionnellement dans un premier temps puis dans un second temps subir les effets induits de l’anosognosie. La conjugaison de ces évènements pourra entrainer des troubles plus ou moins importants dans la communication.

 L’anosognosie produira des situations de blocage qui rendront la personne cérébrolésée imperméable à certaines logiques quand l’enjeu est important et lorsque cela concerne des sujets à fortes incidences émotionnelles. Les raisonnements qu’elle produira alors pourront ressortir bruts de décoffrage amputant par voie de conséquence la qualité et la cohérence de la communication.

Le contexte écologique et environnemental momentané aura donc une influence sur la communication en raison des plus ou moins grandes difficultés d’adaptation de la personne cérébrolésée qui pourra se trouver en situation émotionnelle plus ou moins forte.
 


Les attitudes font partie intégrante de la communication et deviennent parfois des expédients quand on se trouve dans une situation d’incompréhension ou d’une issue trop incertaine. Les personnes cérébrolésées sont très attentives et particulièrement sensibles aux attitudes et agissent parfois par mimétisme.

Les attitudes pourront être des palliatifs de compensation qu’utilisera la personne cérébrolésée quand elle sera en difficulté dans la communication verbale.

Le décodage et l’interprétation des attitudes et des codes posturaux seront rendus nécessaires, car la personne cérébrolésée les utilisera plus ou moins consciemment.

La personne cérébrolésée en fonction de ses déficiences cognitives décryptera de manière instinctive les attitudes de son entourage immédiat et réagira dans l’instant à ce qu’elle captera de manière subjective.

Le déficit plus ou moins important d’organisation cohérente de la communication verbale de la personne cérébrolésée pourra entrainer une réactivité ou une passivité liée à la frustration de ne pouvoir s’exprimer.

La réactivité pourra s’exprimer de manière primaire par une agressivité brute de décoffrage plus ou moins importante en fonction de l’impact émotionnel que la personne cérébrolésée ressentira subjectivement.

La passivité s’exprimera par un repli apathique qui s’apparentera à une fuite devant les difficultés parce que la personne cérébrolésée ne pourra pas plus ou moins les assumer émotionnellement.

Les réactions de la personne cérébrolésée pourront être plus ou moins extrêmes avec un discernement et une adaptation très relative en fonction de l’importance des déficiences cognitives et de la situation émotionnelle.

Il sera donc très important pour l’entourage immédiat de la personne cérébrolésée, d’observer attentivement ses réactions pour maintenir une communication adaptée et allocentriste.

Les personnes cérébrolésées pourront compenser instinctivement leurs difficultés de cohérence dans la communication par une exacerbation subjective et peu rationnelle de la traduction des attitudes des autres et plus particulièrement des expressions de visage. À titre d’exemple, une personne atteinte d’agnosie visuelle pourra être capable de déchiffrer subjectivement les expressions de visage alors qu’elle sera incapable d’identifier à qui appartient ce visage.

Les personnes de l’entourage immédiat de la personne cérébrolésée devront se garder d’attitudes, de postures et d’expressions de visage péjoratives et subjectives. Cette recommandation concernera également les accompagnants et les intervenants.

Les personnes extérieures à l’entourage social et familial immédiat pourront avoir des attitudes, des postures et des expressions de visage subjectives et tendancieuses qui provoqueront des souffrances et des troubles dans la communication chez la personne cérébrolésée en fonction de son niveau de cohérence perceptive.
 


La plasticité neuronale ou la plasticité cérébrale sont des termes qui décrivent les mécanismes par lesquels le cerveau est capable de se modifier par l'expérience.

Les mécanismes de modelage et de remodelage de la plasticité cérébrale permettent le fonctionnement subconscient des processus de stockage et de retour d’informations qui sont nécessaires à la communication.

La plasticité cérébrale est le moteur de la communication, car elle alimente en informations les modes de transmission indispensable au fonctionnement de la relation humaine et permet ainsi une adaptation écologique évolutive.

La communication s’établit donc à partir d’une organisation cohérente des informations reçues ou stockées qui s’organisent dans les processus subconscients de la plasticité cérébrale.

Dans le cas des personnes cérébrolésées, la plasticité cérébrale fonctionnera plus ou moins souvent par extrapolation réductrice, c’est-à-dire qu’elle ne jouera que partiellement son rôle d’une manière plus ou moins arbitraire en fonction du déficit d’informations cohérentes perçues ou  interprétées.

Le stress et les souffrances mentales sont des facteurs de désorganisation des processus d’information et de communication, car ils perturbent de manière subliminale le fonctionnement de la plasticité cérébrale.

Une communication frustrante et humiliante sera un facteur de démobilisation de la personne cérébrolésée et de désorganisation de la capacité de résilience de la plasticité cérébrale.

Les déficiences cognitives affectent les capacités des processus analytiques et synthétiques de la plasticité cérébrale qui permettent la cohérence exécutive. La situation qu’envisagera la personne cérébrolésée pourra être analysée avec un déficit en information ce qui affectera la synthèse en vue de l’exécution et par voie de conséquence la communication pourra être plus ou moins perturbée et paraitre parfois inadaptée.
 


Les modes de communication dans la vie sociale (contexte écologique) conditionneront la qualité de la relation. L’adaptation des modes de communication devra être basée sur la valorisation et sur l’obtention de la confiance de la personne cérébrolésée.

Une communication adaptée permet une relation équilibrée quand elle est valorisante et ne contient pas d’éléments frustrants et parfois humiliants, car il faut prendre en compte le ressenti altéré de la personne cérébrolésée en raison de ses perceptions plus ou moins cohérentes et subjectives.

Les propos de la communication vis-à-vis de la personne cérébrolésée ne devront pas être dévalorisants surtout s’il s’agit de reprendre les conséquences d’une action incohérente.

Les actions incohérentes d’une personne cérébrolésée contiennent toujours une logique primaire qu’il faut respecter pour ne pas l’humilier et pouvoir maintenir un dialogue constructif.

La confiance que la personne cérébrolésée aura dans son interlocuteur ouvrira les portes d’une communication constructive basée sur le respect et la compréhension.

La communication des tiers que l’on ne pourra pas contrôler pourra être un facteur d’humiliation pour la personne cérébrolésée.

Une relation adaptée et équilibrée sans frustrations ni humiliations sera conditionnée par des attitudes et une communication sans subjectivité ni à priori négatif mais aussi sans empathie excessive que la personne cérébrolésée pourrait interpréter comme une façon de l’inférioriser.
 


La moralisation  excessive, les rapports de force et d’autorité, les admonestations fondées sur la supériorité et la domination,  les propos infantilisants et dévalorisants, les tons réprobateurs  les attitudes méprisantes,  les réponses qui fusent du tac au tac par égocentrisme, l’intolérance dans l’écoute sont autant de comportements auxquels les personnes cérébrolésées devront fréquemment faire face dans les conditions que leurs imposeront les troubles cognitifs qui les rendront plus ou moins susceptibles, avec une sensibilité exacerbée, une capacité de tolérance réduite et une compréhension relative.

Les personnes cérébrolésées ayant de plus ou moins grandes difficultés d’adaptation dans la vie sociale en général et dans la communication en particulier, il faudra que ce soit plutôt les autres qui fassent un effort d’adaptation dans une démarche allocentriste.

Les modes de communication devront respecter des principes appropriatifs basés sur des modes interrogatifs allocentristes dans la relation afin d’établir ou de maintenir un lien social positif et constructif.

L’expression retenue est « un comportement empreint d’allocentrisme », car dans les rapports avec la personne cérébrolésée il faudra envisager une tendance à concentrer son attention sur elle plutôt que sur soi-même dans les modes de communication.

Une adaptation des proches des accompagnants et des intervenants empreinte d’allocentrisme sera également primordiale.

Il ne s’agit donc pas pour les proches d’une abnégation totale, mais d’une meilleure attention vis-à-vis de la personne cérébrolésée afin de ne pas s’aveugler de ses propres souffrances qui ne pourraient entrainer, par voie de conséquence que des comportements subjectifs préjudiciables à la communication.
 


La communication devra toujours s’adapter à la personne cérébrolésée, car elle en sera plus ou moins incapable en fonction des déficiences cognitives qu’elle subira et selon les circonstances émotionnelles qu’elle traversera.

Les modes de communication des personnes cérébrolésées, qui pourront parfois surprendre par leurs incohérences, seront souvent interprétés de manière caricaturale en fonction d’un certain nombre de règles sociales ou de codes sociaux et il sera donc important d’essayer de comprendre sans juger arbitrairement et de s’adapter sans aprioris.

Les difficultés de communication des personnes cérébrolésées devront toujours être envisagées sous l’angle des déficiences cognitives qu’elles subissent et des éventuelles logiques relatives brutes de décoffrage qui pourraient restreindre sa cohérence.

Il faudra donc interpréter les situations qui nous paraissent incohérentes sous un autre angle que celui de nos consensus sociaux  et ne pas réduire subjectivement la personne cérébrolésée à la dimension de ses erreurs.

Il faudra au contraire trouver les moyens de communication qui permettront de revaloriser la personne cérébrolésée en essayant de déduire les logiques primaires qui animent ses actes.

Dans la relation avec une personne cérébrolésée, il faudra avoir à l’esprit qu’elle souffre de troubles de l’image de soi en prenant conscience qu’elle n’arrive pas (plus ou moins en fonction des déficits cognitifs) à tenir des raisonnements adaptés dans la communication et donc à trouver des réponses pour des situations qu’elle aura embrouillées sans s’en rendre vraiment compte.
 


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