Novembre2017 auteur : danielvidal9@hotmail.com

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La persévération des personnes cérébrolésées s’apparentera à de la stéréotypie en fonction de la gravité des troubles cognitifs, mais pourra aussi se manifester sous la forme d’actions compulsives.

On peut aussi admettre qu’il pourra se produire des formes plus élaborées de persévérations qui affectera les capacités de gestion de certaines situations et elles pourront prendre la forme d’entêtements irrationnels et de persistances apragmatiques.


  Il sera toujours plus ou moins difficile d’apparenter la persévération des personnes cérébrolésées si on la catalogue de manière trop rigide en s’en tenant à la définition basique qu’on lui donne en neuropsychologie.
  Le dictionnaire Larousse donne la définition suivante de la persévération : Répétition inappropriée des mêmes réponses verbales ou gestuelles sans tenir compte d’un changement des questions ou de la situation.

  La persévération des personnes cérébrolésées, quelle qu’en soit la forme d’apparentement, sera toujours en relation avec la gravité des troubles cognitifs et du comportement.

  Hormis donc l’apparentement de la persévération à de la stéréotypie voir un peu à des actions compulsives qui sont des réponses presque mécaniques dans la perception des stimulations, les autres formes de persévération qui pourront se manifester seront des tentatives intellectuelles d’autodétermination qui pourront s’avérer confusionnelles et inadaptées.
  Les difficultés à inhiber certains aspects d’une situation et la tendance à en survaloriser d’autres altèreront et pollueront la recherche d’une solution adaptée et acceptable.
  Les modes de persévération spécifiques aux personnes cérébrolésées seront toujours circonstanciels et influencés ou provoqués par les conditions environnementales et émotionnelles

  Il faudra donc bien admettre et comprendre que la persévération qui affectera les mécanismes de pensée des personnes cérébrolésées sera la conséquence des altérations plus ou moins importantes qu’elles subissent dans les domaines du raisonnement, du discernement, du pragmatisme, de l’objectivation,
 de l’idéation, de la conceptualisation, de l’analyse, du jugement, de l'inhibition, de la maîtrise émotionnelle, de la confiance en soi, etc.
  La frontière entre les différents types d’apparentement à la persévération sera parfois ténue et vous pourrez le constater dans les exemples qui seront cités dans chaque forme d’apparentement.


La persévération des personnes cérébrolésées s’apparentera à une forme de stéréotypie lorsque les troubles cognitifs seront d’une telle importance qu’ils abolissent en fonction de circonstances particulières certains aspects du raisonnement et du discernement exécutif.

  Cette forme de persévération relève de comportements quasi instinctifs, très stéréotypés avec peu de contrôle en donnant une priorité à l’acte en cours avec une analyse restreinte et focalisée.
  La personne cérébrolésée produira alors des conduites répétitives dans les actes de la vie quotidienne, dans ses gestes ou ses actions, mais elles pourront également affecter ses expressions verbales.

  Cette forme de persévération stéréotypée apparaitra chez des personnes cérébrolésées atteintes de graves troubles cognitifs qui affecteront leurs capacités de raisonnement et de discernement relatif situationnel. Les actions exécutives pourront être presque mécaniques ou la réflexion analytique rationnelle semble avoir été gommée.

  Les relations sociales peuvent être extrêmement perturbées par cette forme de persévération qui peut engendrer des comportements inappropriés, des attitudes qui peuvent surprendre et heurter, des gestes ou des propos incongrus qui ne respecteront pas les codes sociaux habituels.

  Je propose ci-après trois exemples de situation de persévération focalisée obsessionnelle d’une personne cérébrolésée qui l’amène à des comportements stéréotypés.

       Michel se focalise sur le prix de la baguette qu’il achète tous les jours et qui a changé. Il répète sans cesse tout le long du trajet à pied qu’il effectue pour aller à la boulangerie avec son auxiliaire de vie que c’est très bien que la baguette soit passée de 95 cts à 1 €. Cette répétition s’est déroulée tous les jours pendant un certain temps. En fait auparavant, il voulait toujours avoir l’appoint pour acheter sa baguette et mettait de côté les 95cts nécessaires, mais le changement de prix lui a permis plus facilement compte tenu de ses difficultés cognitives de mettre de côté le montant de 1 €.

        Michel se rase avec insistance sans tenir compte des blessures et du psoriasis qu’il a sur le visage. Il appuie sur le rasoir pensant qu’appuyer fort rase mieux jusqu’à casser la grille et continuer malgré tout alors qu’il se blesse. Il est totalement imperméable aux remarques qui lui sont faites pour qu’il corrige sa manière de faire.

        Michel découpe systématiquement tout ce qui dépasse d’un vêtement, intérieur ou extérieur sans prendre en compte les dégâts qu’il occasionnera. Il répète cette action systématiquement et se met en colère quand on essaye de le raisonner. En faisant cela, il engage des actes stéréotypés qui sont à la limite de l’action compulsive.
 


Des actes compulsifs des personnes cérébrolésées s’apparenteront à de la persévération quand le contrôle de certaines actions exécutives sera mené avec un discernement aléatoire et obsessionnel.

  La persévération pourra prendre la forme d’actions compulsives, chez les personnes cérébrolésées qui retrouvent une vie sociale et qui gèrent plus ou moins bien les paramètres du quotidien.
  Cela se caractérisera par la continuité de la répétition anormale d'une action avec un contrôle relatif qu’elle n’arrivera pas à canaliser, à objectiver, dans des circonstances ou la personne cérébrolésée n’arrive pas tout simplement à gérer ses pulsions.

  L’analyse et le contrôle de l’action seront toujours très faibles dans les moments compulsifs surtout dans les situations émotionnelles fortes.

  Les attitudes compulsives seront caractérisées par des idées fixes qui peuvent tourner à l’obsession, à l’obstination donc à la persévération.

  La difficulté qui peut aller jusqu’à l’impossibilité de gérer ses pulsions à caractère compulsif par la personne cérébrolésée entrainera des troubles importants dans la relation sociale ordinaire.

 

Voici ci-après quatre exemples d’actions compulsives de personnes cérébrolésées qui s’apparentent à de la persévération.
 

VIDEO 1

Claude reconnait que dans les périodes de stress intenses qui ont suivi sa récupération après son accident il s’est laissé prendre dans le piège d’achats compulsifs à caractère compensatoire quand il a perçu le montant de son indemnisation.

VIDEO 2

Paul entreprend régulièrement de manière que l’on peut qualifier de compulsive le classement de ses papiers alors qu’il a déjà à maintes reprises effectué cette tâche. Son épouse n’arrive pas à comprendre pourquoi il reclasse régulièrement des papiers qu’il a déjà classés alors qu’il est conscient d’avoir déjà exécuté cette tâche.

VIDEO 3

Paul consulte régulièrement sur un catalogue un amortisseur de voiture, son épouse est stupéfaite qu’il puisse regarder pendant très longtemps la même chose sans se lasser.

PHOTO 1

Michel scotche des bouts de bois sans utilité, mais dans un but inassouvi. Dès qu’il rentre chez lui, il gagne le cellier qui lui sert d’atelier et entreprend de couper des bouts de bois pour les scotcher ensuite. Le nombre augmente sans cesse et il faut lui acheter des planches et du scotch pour qu’il puisse assouvir cette action compulsive.


La persévération s’apparentera à de l’entêtement irrationnel quand les troubles cognitifs entraineront une perte de rationalité telle dans certaines circonstances qu’elle provoquera l’altération du discernement et produira des analyses tronquées de situations émotionnellement frustrantes, car mal engagées, mal comprises ou mal interprétées.

  Cette forme de persévération apparaitra dans des circonstances particulières à forte prégnance émotionnelle. Elle résultera d’une focalisation excessive liée à un déficit de contrôle inhibitif associé à une capacité de relativisation limitée.
  Il s’agira le plus souvent de tentatives désordonnées tournées vers un but, un objectif, mais campées sur des certitudes perçues comme essentielles avec une incapacité à s’adapter à la contradiction, à relativiser la portée des propos et des actes, à rationaliser le discours pour le rendre plus audible.

  La personne cérébrolésée s’enfermera dans sa vérité subjective et n’entendra pas les arguments contradictoires. Les troubles cognitifs seront d’une telle importance qu’ils révèleront la manifestation d’un manque important de flexibilité cognitive.

  Dans cette forme de persévération, la personne cérébrolésée ne sera prête à discuter à entendre que ce qui la conforte dans ses certitudes faisant barrage à ce qui ne va pas dans son sens. Elle prendra une position de déni envers ce qui ne lui sied pas. Cette attitude irrationnelle pourra être la source d’un dialogue de sourds ou elle n’aura qu’une rationalité centrée sur ses problèmes
  avec une certaine rigidité mentale qui ne se plie pas aux compromis et élude la concertation.
  L’entêtement irrationnel s’alimentera par des actions mal calibrées faites de tentatives de compensation liée à un sentiment d’infériorisation. Il entrainera des blocages émotionnels sources de comportement arbitraire qui seront des réponses inappropriées à des frustrations.

  La personne cérébrolésée ne tiendra pas assez compte de la contradiction et la percevra comme une adversité inacceptable. Elle pourra développer un sentiment d’injustice exacerbé par le fait qu’elle estimera subjectivement être lésée dans ses droits.

  La personne cérébrolésée ne considèrera que ses droits sans se préoccuper des autres développant une focalisation sur des positions qui pourront devenir intenables, mais que malgré tout elle maintiendra contre vents et marées se retrouvant ainsi dans un
enfermement intellectuel en fonction de l’importance donnée irrationnellement à un évènement.
  L’entêtement irrationnel d’une personne cérébrolésée sera la conséquence d’une rigidité mentale relativement importante qui l’inclinera à rester campé dans ses certitudes subjectives.
 

Voici ci-après cinq exemples d’entêtement irrationnel de personnes cérébrolésées qui s’apparente à de la persévération, car elles tournent en boucle sur leurs problèmes.
 

        Michel exprime régulièrement sa volonté de reconduire pour aller seul dans les Alpes bien qu’il ait plus ou moins conscience des grandes difficultés qu’il pourrait rencontrer en conduisant en raison de son agnosie visuelle très importante, mais pour lui seul compte la finalité de pouvoir se déplacer à nouveau seul. Il s’entête répétitivement à manifester sa volonté de reconduire sans jamais vouloir passer à l’acte.
 

VIDEO 4

Michel dans son désir de reconduire s’est persuadé qu’il doit passer par des cours de code. Il écumera donc les autoécoles allant d’échec en échec dans la correction des séances de code du fait de son agnosie visuelle.

        
  Simone
possède une place de stationnement privée dans sa petite résidence et bien qu’elle ne possède pas de voiture et que seule son auxiliaire de vie stationne dessus quelques heures par semaines, elle se gendarme pour empêcher quiconque de stationner dessus ou devant alors que l’accès à la résidence est fermé par un portail télécommandé. Elle a demandé et obtenu de la copropriété la pose de bac à fleurs pour empêcher le stationnement perpendiculaire à son emplacement, mais elle récuse maintenant cela, car les véhicules qui se garent occasionnellement perpendiculairement bloquent maintenant son emplacement. Elle considère que son emplacement doit être tout le temps totalement libre d’accès, quelles que soient les raisons qui amènent un véhicule à stationner à proximité. Il n’y a aucune forme consensuelle dans sa manière de gérer sa place de stationnement et son entêtement irrationnel sur des positions rigide et contradictoire a irrité le syndic et elle s’est mis à dos tous les autres copropriétaires de sa petite résidence.
 

VIDEO 5

. Paul est très lent et assez peu réactif, mais il persiste à vouloir conduire son automobile malgré ses difficultés d’anticipation. Des petits accrochages et un accident consécutif de sa lenteur ne le dissuadent pas d’arrêter la conduite automobile. Il est pourtant bien conscient de sa lenteur et des conséquences qu’elle peut avoir sur la conduite automobile, mais il s’entête tout de même à vouloir conduire. La vidéo montre bien la lenteur cognitive qui affecte Paul.

        
   Louise
après un arrêt de la cour d’appel concernant l’indemnisation de son accident n’entend pas les arguments rationnel qui lui sont fournis et reste sur ses positions en pensant que son avocat l’a mal défendue, mais surtout en étant persuadé que le juge aurait dû lui octroyer la somme qu’elle estime lui être due pour sa perte de salaire et reste figé sur son raisonnement en ne voyant que la somme qu’elle estime manquante sans considérer les arguments contradictoires et notamment que le juge ne peut pas statuer ultrapétita (au-delà de ce qui est demandé) et qu’il a accordé le montant réclamé par son avocat dans ses conclusions. Elle s’entête irrationnellement en restant persuadée que le juge aurait dû se rendre compte que ce n’était pas suffisant comme indemnisation et la réajuster de son chef.
 


La persévération pourra s’apparenter à des persistances apragmatiques quand certaines actions exécutives seront plus réfléchies, moins violentes, moins braquées, avec plus de souplesse mentale, mais avec une stratégie inadaptée ou mal adaptée qui conduira plus ou moins quand même dans l’impasse.

  La personne cérébrolésée dans certaines circonstances éprouvera des difficultés à trouver une solution pragmatisme face une problématique qu’elle doit résoudre qui la conduira à s’accrocher sur des certitudes arbitraires basées sur des constats qui isolément pourront être juste, mais ne  se corroborent pas dans la finalité, car des éléments relatifs importants ne sont pas pris en compte ce qui conduit à un entêtement sur des positionnements qui peuvent devenir intenable pour tout un chacun, mais dont elle ne se rendra pas compte et elle s’enfermera dans des attitudes qui donneront un résultat perverti qui ne correspondra pas à ses aspirations.
  La personne cérébrolésée reproduira sans cesse les mêmes raisonnements arbitraires au fur et à mesure du déroulement de l’action exécutive sans être capable d’amender, de corriger pragmatiquement son raisonnement.

  La pièce de Molière « Les fourberies de Scapin » me permet d’illustrer mon propos par un exemple qui donne une idée de l’enfermement apragmatique. Dans un acte de cette pièce, Géronte n’arrive pas à se décider pour payer la rançon de 500 écus que Scapin lui réclame pour permettre la délivrance de son fils et répète sans cesse « mais que diable allait-il faire dans cette galère » à chaque fois qu’il est prêt à ouvrir sa cassette.

  Cette manœuvre d’évitement apragmatique pour ne pas aborder ou contourner le fond d’un problème que l’on refuse ou que l’on n’arrive pas à voir, les personnes cérébrolésées la pratique plus ou moins consciemment dans une stratégie plus ou moins cohérente alimentée par du déni ou de l’anosognosie.

  La personne cérébrolésée ne considèrera que la partie qui la mène vers le but qu’elle entrevoie dans son incohérence et ne prendra pas en compte ses incapacités en raison de l’anosognosie liée aux troubles cognitifs.
  La persévération apragmatique est le fait d’une rigidité mentale relative qui pourra la rendre incapable de réviser son jugement, car elle n’entendra pas l’ajout de nouvelle donnée qui pourrait infléchir son jugement ou ses propos. Elle restera plus ou moins aveuglée et influencée par sa décision ou opinion préalable, qu'elle n’arrivera guère à modifier ou à amender.

   La recherche adaptative de la personne cérébrolésée dans l’apparentement à la persévération de forme apragmatique est plus élaborée, mais reste encore assez confuse avec une capacité relative d’entendre la contradiction, mais une incapacité plus ou moins importante d’accorder du crédit aux arguments qui ne vont pas dans son sens.
  La personne cérébrolésée développera une stratégie mal adaptée basée sur des certitudes peu ou insuffisamment documentée dans certaines circonstances où elle voudra faire valoir son point de vue. Elle produira alors des comportements aléatoire et contradictoire qui pourront pervertir le résultat espéré sans qu’elle en prenne vraiment conscience.
  La personne cérébrolésée dans son refus de conciliation, en rejetant tout compromis, en campant dans des certitudes qu’elle estime être son bon droit, en résumé par manque de pragmatisme, provoquera des réactions qui pourront aller à l’encontre de ses intérêts. Elle produira des situations qui pourront devenir inextricables si elle ne fait que tourner en boucle sur ses positions.

  La personne cérébrolésée dans un discernement relatif s’enfermera dans des positions qui ne pourront pas déboucher sur une solution qui la satisfasse au regard de son manque de pragmatisme, car elle ne parviendra pas à effectuer des corrections de son analyse au fur et à mesure de sa réflexion. Le contact de contradicteur ou d’interlocuteur qui apporteraient de nouvelles données devrait normalement l’inciter à modifier son analyse, mais malgré la relance par de nouveaux arguments qui seront plus ou moins ignorés elle campera  sur ses certitudes conditionnées émotionnellement. Elle reproduira répétitivement le même schéma apragmatique qui la mènera dans une impasse.


Voici ci-après six situations de personnes cérébrolésées dont les stratégies inadaptées et apragmatiques pourront être apparentées à de la persévération.
 

VIDEO 6

Simone développe une contestation permanente dans ses relations sociales et s’estime dans son bon droit et elle attend que ses contradicteurs se plient à ce qu’elle exige. Elle bénéficiait de l’accompagnement d’un SAVS spécifique de la cérébrolésions, mais elle posait unilatéralement les conditions de sa prise en charge ce qui amena ce service à interrompre son accompagnement.

VIDEO 7

. Simone est en conflit avec la copropriété de sa petite résidence pour une place de stationnement indiqué plus haut, mais aussi pour d’autres exigences incohérentes qu’elle formule régulièrement. Elle est également en litige pour des raisons de frais de transport avec la nouvelle association qui lui procure des auxiliaires de vie. Elle est également en conflit avec les animateurs d’un GEM ou elle passe ses loisirs. Elle s’enferme répétitivement dans des principes qui lui ferment la porte de solutions pragmatiques. Quand je lui pose la question « est-ce que tu entends toujours bien les raisons de l’autre », elle me répond « J’entends ce qu’il dit à savoir si je suis d’accord ? », cette réponse est édifiante sur sa capacité de conciliation.

VIDEO 8

    Martial dans sa recherche de formation et d’emploi ne prend pas en compte ses difficultés cognitives, il se perd dans des directions contradictoires, il n’a pas de vraies stratégies et son manque d’adaptation aux changements ne lui permet pas de corriger ses erreurs afin de développer une recherche objective et constructive.

VIDEO 9

. Martial se lance dans recherches éperdues d’emploi et de formation qui l’amène dans une impasse, car il  reste focalisé sur son passé de militaire qui aurait dû selon ses certitudes lui ouvrir la porte sur des emplois réservés.

VIDEO 10

    Loïc  dans ses relations sociales ne sait pas s’affirmer, dire non, n’arrive à se positionner et argumenter pragmatiquement pour réfuter ou refuser ce qui l’amène à  persévérer dans des attitudes qui vont à l’encontre de ses envies, de ses intérêts et de sa tranquillité. Il fuit la contradiction ou l’aborde d’une manière réactive inadaptée. Il agit ainsi en raison d’un manque de confiance en soi et dans ses relations sociales il n’arrive pas à contredire ses collègues, ses amies pour se positionner selon ses désirs ou ce qui lui convient le mieux et dans ces situations il reproduit les mêmes attitudes, il tente d’éviter, il tente de fuir pour finalement céder ou se plier aux autres.

VIDEO 11

. Paul sait plus ou moins consciemment que lorsque son épouse l’envoie faire des courses il sera distrait sur le parcours, mais il n’arrive pas à corriger ce fait et continue de reproduire chaque fois des situations de distraction. Le plaisir de l’instant domine l’analyse pragmatique et le moindre évènement ou la moindre rencontre va le faire dévier de son chemin. Son épouse le tance régulièrement, car elle peut l’attendre assez longtemps alors qu’il est simplement parti acheter du pain, il reconnait placidement les faits, mais réitère quand même souvent ce comportement. Ce qui irrite le plus son épouse c’est que son absence pour fait de distractibilité peut se produire alors qu’il est important pour elle qu’il ne traine pas et alors qu’il s’est engagé à faire vite.


La question se pose de l’attitude à adopter face à certains comportements qui s’apparente à de la persévération lorsque la communication ordinaire ne parvient pas à faire entendre raison à la personne cérébrolésée.

Les troubles de l’organisation mentale, du discernement rationnel, des initiatives adaptées peuvent provoquer quand la personne cérébrolésée cherche sa cohérence à développer des actions ou des actes répétitifs qui pourront s’apparenter à de la persévération et il sera donc important de distinguer sous quelle forme elle se présente pour pouvoir adapter la communication ou la relation avec elle.

La persévération quelle que soit la forme d’apparentement sous laquelle elle se manifestera pourra entrainer des conséquences  surprenantes sur le fonctionnement cognitif et avoir une incidence négative sur les relations sociales en raison d’actions qui revêtiront une focalisation, une polarisation excessive sur des évènements. Il faudra dans des circonstances parfois mineures dénouer le fil sans heurter, humilier, rabaisser la personne cérébrolésée afin d’essayer d’établir un échange qui ne débouche pas sur une situation conflictuelle qui pourra devenir insoluble.

Il sera toujours difficile dans le cas de persévération de se mettre au diapason d’une personne cérébrolésée qui manifeste un manque de flexibilité cognitive, un manque de tolérance,  parfois même de bon sens, qui fonctionne avec un déficit d’adaptation, de relativisation, de cohérence, qui prend des décisions ou des comportements  arbitraires, qui tourne en boucle sur ses problèmes sans prendre en compte les autres et sans en être vraiment consciente.
 

La compréhension du mode opératoire qui conduit la personne cérébrolésée à une forme de persévération n’apportera pas nécessairement la clé qui ouvre la porte d’un dialogue ou d’une relation constructive, car le processus d’enfermement intellectuel peut-être tel dans l’instant émotionnel ou se produit le blocage apparenté à la persévération que les ouvertures pragmatique et rationnelle seront très difficiles à trouver pour pouvoir s’adapter.



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