Fev2017 auteur : danielvidal9@hotmail.com. Modification du 25/09/2018, du 06/11/2018

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Traumatisme crânien, Accident Vasculaire Cérébral, Anoxie cérébrale, tumeur cérébrale etc.

                                                  L'allocentrisme et l'appropriation seront les fondements de l'accompagnement dans la vie sociale et familiale des personnes ayant des lésions cérébrales acquises
source de séquelles d'ordre cognitif et de troubles du comportement plus ou moins important.

Une approche basée sur la bienveillance, la confiance et l'appropriation sera nécessaire pour ne pas heurter et pouvoir respecter et stimuler les modes de résilience de la plasticité cérébrale.
Une approche qui tolérera sans les stigmatiser les déviances et erreurs d'adaptations créera une ouverture indispensable vers de meilleures conditions d’existence possible.
Une approche qui tiendra compte des séquelles cognitives en fonction de la personnalité antérieure, mais dans le contexte écologique actuel sans subjectivité ni généralisation participera également
au meilleur être possible de la personne cérébrolésée.
 

Des fenêtres contextuelles (pop-up) contenant des définitions et des explications s’ouvriront en cliquant sur les mots et expressions en gras.

L’expression « plus ou moins » qui sera couramment employée aura pour but de rappeler en permanence que les troubles cognitifs et du comportement ne sont pas constants et permanents.
Ils varient énormément d’une personne à l’autre en fonction de la gravité des séquelles, du contexte écologique général et toujours en relation avec  la personnalité antérieure.
Ils varient également beaucoup en fonction de l’humeur et du contexte écologique momentané, c’est pourquoi cette expression est nécessaire pour permettre une relativisation au fil de mes propos.


Avant-propos.
 

  Mon propos est de traiter un sujet sur  l’accompagnement dans la vie sociale et familiale des personnes souffrant des conséquences de lésions cérébrales acquises occasionnant des troubles cognitifs et des troubles du comportement, sujet qui concernera exclusivement des personnes communicantes à minima, c’est-à-dire ayant une interaction sociale suffisamment réactive pour qu’un échange puisse s’établir quand bien même la personne souffrirait de graves troubles phasiques ou gnosiques.

  Mon propos sera aussi, dans le cadre d’une communication même minimale, d’exposer des principes basés sur l'appropriation et lallocentrisme qui doivent permettre d’améliorer les conditions de l'accompagnement dans la vie sociale et familiale des personnes ayant des lésions cérébrales acquises source de séquelles d'ordre cognitif et de troubles du comportement plus ou moins important.

  J’emploierai l’expression « personne cérébrolésée » pour indiquer qu’il s’agit d’une personne subissant des déficiences cognitives et des troubles du comportement faisant suite à des lésions cérébrales acquises.

  J’aborderai les principes d’une approche basée sur l'appropriation qui respectera et stimulera les principes de fonctionnement de la plasticité cérébrale dans les capacités d'adaptation en appliquant une communication adaptée basée principalement sur des modes interrogatifs incitatifs et non directifs vis-à-vis de la personne cérébrolésée.

 J’aborderai les principes d’une approche allocentriste basée sur la confiance et la bienveillance qui devra permettre d’améliorer la communication avec la personne cérébrolésée en évitant autant que possible de la mettre dans une situation d’infériorité ou de subordination.

  J’aborderai mon sujet à partir d’une approche basée sur des principes appropriatifs et allocentristes qui tiendront compte des séquelles cognitives et comportementales dans le contexte écologique actuel sans subjectivité ni généralisation et surtout sans dériver vers la caricature des évènements comme c’est souvent le cas dans la description de certains troubles du comportement.

  Les modalités de l'accompagnement dans la vie sociale et familiale des personnes cérébrolésées que je propose viseront  essentiellement à améliorer le bien-être des personnes cérébrolésées, car il ne s’agit pas d’une thérapie, mais simplement de principes à appliquer dans les modes de la relation, principes qui respectent la personne cérébrolésée et ses souffrances et par voie de conséquence améliorent les rapports sociaux.

  L’amélioration du bien-être de la personne cérébrolésée entraînera celle des proches, des accompagnants et des intervenants si les principes appropriatifs et allocentristes sont bien appliqués.

  Au stade actuel des connaissances, il n’existe pas de thérapie qui permettrait d’obtenir une guérison totale des troubles cognitifs et du comportement quand il sont récurrents, c’est la raison pour laquelle l’objectif du bien-être est un objectif raisonnable.

  L’objectif du bien-être s'il est plus ou moins atteint devrait permettre la meilleure adaptation possible dans le nouveau contexte écologique (social et familial) où se trouve la personne cérébrolésée.

  La personne cérébrolésée développe des comportements qui peuvent être difficiles à comprendre, mais surtout à admettre en raison de leur plus ou moins grande cohérence, il ne faut donc pas porter des jugements arbitraires sur des comportements que l’on n’arrive pas à comprendre et à admettre.

  L’appropriation par la personne cérébrolésée pourra connaître des limites liées aux déficiences cognitives comme l’anosognosie ainsi qu’aux troubles émotionnels et du comportement. La personne cérébrolésée pourra dans certains cas s’approprier des situations ou des évènements dont elle est actrice, mais pas auteure. J’apporterai des éclaircissements sur cet aspect de l’appropriation dans les pages qui vont suivre.

  Pour terminer cet avant-propos, j’affirmerai qu’il ne faut pas chercher midi à quatorze heures, c’est-à-dire que pour être comprise et efficace, la relation avec la personne cérébrolésée doit être simple, sans la compliquer par trop de considérations d’ordre trop psychologique, philosophique et aussi morale qui n’apporteront que la confusion dans les rapports sociaux.


 

 Sommaire :

 Des principes basés sur l’appropriation et l’allocentrisme doivent permettre d'améliorer la vie sociale des personnes cérébrolésées.

 Quelques généralités se présentation sur l'utilité d'une approche d'accompagnement basée sur l'appropriation et l'allocentrisme.

 A - Présentation générale de l'appropriation dans l'accopmpagnement social.

 B - L'approche appropriative est basée sur des principas fondamentaux.
      
I - Pourquoi proposer une approche basée sur des principes appropriatifs ?
     II - Quand et pour qui est destinée une approche basée sur des principes appropriatifs ?
               1 - Quand peut-on appliquer une approche basée sur des principes appropriatifs ?
               2 - Pour qui et donc à qui s'adresse une approche basée sur des principes appropriatifs ?

 C - Comment appliquer les principes d'une approche appropriative ?
       I - Quelques généralités pour situer le contexte dans lequel s'appliquent les principes d'une approche appropriative.
      
II - La personne cérébrolésée doit pouvoir s'approprier ses déficiences cognitives.
    
 III - Comment coordonner les principes d'une approche appropriative ?
 

 D - La compréhension du handicap cognitif selon des principes basés sur l'appropriation et l’allocentrisme.
      I - Principes de base d'une démarche allocentriste basée sur l'appropriation.
     
II - Pourquoi la compréhension du handicap cognitif est-elle indispensable ?
  
 III - Quand la compréhension du handicap cognitif est-elle indispensable ?
  
IV - Comment comprendre le handicap cognitif et interpréter les troubles émotionnels et du comportement ?
    
V - Il faut appréhender le handicap cognitif en fonction de l'âge et de la gravité des déficiences cognitives.
  
VI - La compréhension du handicap cognitif est fondamentale pour l'appropriation et l'allocentrisme.

 
E - Les modes de communication et les attitudes des proches, des accompagnants et des intervenants.
 
    I - Introduction aux principes d’une communication adaptée aux séquelles cognitives.
     II - Le rôle de la plasticité cérébrale et de l’organisation neuronale dans la communication.
               
1. Définition de Wikipédia de la plasticité neuronale ou la plasticité cérébrale.
               2. La plasticité cérébrale et l’organisation neuronale dans la communication.
               3. L’incidence des déficiences cognitives sur la plasticité cérébrale et dans la communication.
    III - Les réponses aux questions qui se posent sur les modes de communication.
               1. Pourquoi les codes sociaux sont-ils des obstacles majeurs et difficiles à évacuer ?
               2. Comment les perceptions liées à la communication sont-elles perturbées voire altérées ?
               3. Quel est le rôle des émotions et par voie de conséquence des souffrances induites ?
               4. Pourquoi les attitudes sont-elles des palliatifs essentiels de la communication qu’il ne faut pas négliger ?
               5. Quels sont les modes de transmission des informations qu’il est nécessaire d’appliquer ?
               6. Comment établir une relation adaptée et équilibrée sans frustration ni humiliation ?
     IV


Des principes basés sur l’appropriation et l’allocentrisme doivent permettre d'améliorer la vie sociale des personnes cérébrolésées.
 

  Je pense qu’il faut modestement s’attacher à des conditions d’accompagnement qui privilégie le bien-être social et familial en tenant compte des connaissances actuelles sur les possibilités de retour à une vie normale sans séquelles pour les personnes ayant des troubles cognitifs et du comportement que l’on peut qualifier d’important.

  La question de la nécessité d’un accompagnement social spécifique à destination des personnes ayant subi des lésions cérébrales acquises entrainant des séquelles d'ordre cognitif et des troubles du comportement est généralement admise.

  La question de la nécessité d’améliorer l’accompagnement social des personnes cérébrolésées souffrant de désordres cognitifs et de troubles du comportement est également généralement admise.

  La question de la nécessité de réduire les souffrances psychiques parfois intolérables des personnes cérébrolésées est admise sans restriction, mais souvent sans solution efficace hormis les traitements médicamenteux..

  La question de la nécessité d’aider les proches et les accompagnants à trouver un consensus social acceptable est bien entendu toujours admise.

  Les moyens ou les méthodes que l’on utilise actuellement dans l’accompagnement social des personnes cérébrolésées ne sont pas toujours bien adaptés à la meilleure récupération possible ou à tout le moins à la meilleure vie sociale possible pour ces personnes ?

  Il n'est peut-être pas possible, au stade des connaissances actuelles, de réduire voir de gommer les séquelles cognitives graves après  qu'il se soit écoulé un certain temps depuis l'origine des lésions cérébrales, mais je suis persuadé qu'en agissant à partir de principes appropriatifs et allocentristes, il est possible d'améliorer les relations sociales en réduisant les troubles du comportement.

  L’appropriation se fonde sur la connaissance qui permettra à la plasticité cérébrale de jouer pleinement son rôle, mais je reviendrai plus en détail sur cet aspect primordial de l'hypothétique récupération cognitive dans les chapitres qui suivront.

  L'appropriation se fonde également sur la connaissance acquise par les proches et les accompagnants qui leur permettront d'évacuer une focalisation subjective et de la transformer en une démarche allocentriste objective.

  La considération objective des troubles cognitifs et du comportement en fonction de la personnalité antérieure ouvrira la porte d'une connaissance objective pour les proches et les accompagnants.
 


 Quelques généralités de présentation sur l’utilité d’une approche d’accompagnement basée sur l’appropriation et l'allocentrisme.
 
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  Cette approche d'accompagnement basée sur l'appropriation est destinée à aider les proches et les accompagnants des personnes cérébrolésées à adapter leurs comportements sociaux et familiaux aux déficiences cognitives et notamment aux troubles émotionnels et du comportement et à l'anosognosie. Cette approche d'accompagnement basée sur l'appropriation est aussi destinée à aider les personnes cérébrolésées à trouver les moyens de s'approprier leurs déficiences cognitives quand cela est plus ou moins possible pour les amener progressivement vers un travail personnel de compensation qui améliorera leur bienêtre existentiel.

   L'approche d'un accompagnement basée sur l'appropriation s’adressera également aux intervenants professionnels médicaux et paramédicaux qui devront adopter des principes appropriatifs dans les modes de communication et dans les attitudes vis-à-vis des personnes cérébrolésées.

  Parmi les personnes cérébrolésées, les deux  plus forts contingents sont constitués des victimes d’un T.C. (Traumatisme crânien) et des victimes d’un A.V.C. (Accident Vasculaire Cérébral). C’est vis-à-vis de ces deux contingents que la méthode appropriative aura un intérêt majeur, mais elle sera tout de même efficace pour toutes les lésions cérébrales acquises qui   entrainent des déficiences cognitives et des troubles émotionnels et du comportement induit.

  Un accompagnement basé sur l'appropriation pourra également être efficace dans les cas de troubles psychologiques entrainant des désordres cognitifs qui seraient  source de troubles émotionnels et du comportement.

  Un accompagnement basé sur l'appropriation ne prétend à aucune visée thérapeutique et ne propose donc aucun soin médical ni paramédical, mais propose seulement des principes  appropriatifs pouvant  apporter de l’aide et des solutions pour un accompagnement social adapté ayant pour but la meilleure réintégration possible de la personne cérébrolésée dans le tissu social et familial.

  L'approche d'un accompagnement basée sur l'appropriation n’est pas non plus une thérapie, comme les thérapies cognitives comportementales, mais un ensemble de principes qui s’appliquent dans les modes de  communication et les attitudes.

  Les différents aspects de l’accompagnement social des personnes cérébrolésées seront traités dans les chapitres ci-dessous, mais il ne faudra jamais perdre de vue que des liens  permanents fonctionnels existent entre les différents processus de compensation des lésions cérébrales acquises.

  L'approche appropriative est un ensemble de principes qui ne s'appliquent pas mécaniquement. Elle ne peut pas être résumée et synthétisée hormis quelques principes fondamentaux de communication. Elle doit permettre sans subjectivité de conjuguer la personnalité antérieure avec les séquelles cognitives dans un contexte écologique pour induire la meilleure adaptation sociale et familiale possible.
 

A - Présentation générale de l'appropriation dans l'accompagnement social.
 
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  Ce chapitre apporte des explications sur des principes appropriatifs ayant pour but d'améliorer l'accompagnement social et le cadre familial des personnes cérébrolésées (et plus particulièrement pour celles qui ont subi un traumatisme crânien).

  L’application des principes appropriatifs doit permettre à la personne cérébrolésée de stimuler la plasticité cérébrale dans les meilleures conditions écologiques et environnementales possible.

   La gravité et la nature des lésions cérébrales ainsi que leurs conséquences imposeront des adaptations de  l'accompagnement social et du cadre familial, mais ces adaptations resteront toujours basées sur des principes appropriés aux troubles émotionnels et du comportement et à l'anosognosie afin que la personne cérébrolésée puisse trouver en elle les ressources nécessaires pour améliorer sa récupération, sa réadaptation afin de prendre les bons chemins de la compensation de ses déficiences cognitives.

  La plasticité cérébrale qui a la capacité de compenser les lésions cérébrales en créant de nouvelles connexions sera beaucoup mieux stimulée si les proches, les intervenants et les accompagnants adoptent pour l’accompagnement social une méthodologie appropriative personnalisée.
  La plasticité cérébrale ne pourra donc s'exercer positivement que dans un contexte écologique environnemental et émotionnel favorable basé sur des principes appropriatifs.

  La personne cérébrolésée rencontre, du fait de ses troubles, de plus ou moins grandes difficultés d'adaptation à son environnement social dans les modes  de communication issus des codes sociaux habituels.
  Les proches doivent donc s'adapter au blessé en modifiant  leurs modes de communication sur la base de principes appropriatifs en tenant compte de la nature des troubles et des déficiences cognitives, mais aussi de la personnalité antérieure.
  Les modes de communication devront donc permettre à la personne cérébrolésée de plus ou moins s’approprier ses déficiences cognitives et les troubles qui en découlent.

  La connaissance étant indispensable pour combattre les conséquences de  son handicap cognitif la personne cérébrolésée doit connaitre la nature de ses déficiences cognitives et de ses troubles pour trouver en elle des ressources pour plus ou moins les corriger, de plus ou moins les atténuer.
  La connaissance est issue de l’appropriation dans un climat de confiance et de valorisation en dépit de l’anosognosie qui perturbera les processus permettant une réappropriation adaptée.
  La personne cérébrolésée est, bien entendu, concernée en premier lieu par la connaissance de ses déficiences cognitives et de ses troubles, mais elle ne pourra acquérir cette connaissance et se l’approprier qu’avec l’aide adaptée des proches et des accompagnants dans un environnement émotionnel favorable, motivant et valorisant.

  La personne cérébrolésée rencontre de plus ou moins grandes difficultés de contrôle émotionnel en fonction de la gravité des troubles cognitifs qu’elle subit et des domaines où doit s’exercer ce contrôle.
  Le rôle des émotions produites par des souffrances récurrentes est perturbateur pour les processus de récupération de la plasticité cérébrale et le travail de la personne cérébrolésée sur ses émotions ne pourra être qu’appropriatif.
  L’aide appropriative au contrôle émotionnel sera la base fondatrice qui permettra à la personne cérébrolésée de commencer à mieux appréhender ses déficiences cognitives et les troubles qui en découlent, mais il faudra compter aussi  avec l’anosognosie qui freinera les tentatives de compensation de la personne cérébrolésée et perturbera l’aide qu’on pourrait lui apporter.

  L’appropriation par la personne cérébrolésée de ses déficiences cognitives sera donc liée à la connaissance objective de ses séquelles ainsi qu’au contrôle émotionnel et donc à une réelle prise de conscience de ses difficultés exécutives en dépit du frein que constitue l’anosognosie. Ces éléments étant énoncé il sera nécessaire d’aborder les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir ce qui sera fait dans les chapitres suivants.

  Le contexte écologique environnemental doit être adapté et donc approprié aux déficiences cognitives et aux troubles du comportement de la personne cérébrolésée; c’est pourquoi l’attitude des proches des accompagnants et des intervenants doit respecter des principes appropriatifs pour arriver à trouver des modes de communication adaptés et apaisés.

  Rappel important : L'application des principes appropriatifs n'est pas une thérapie pour soigner les déficiences cognitives occasionnées par des lésions cérébrales acquises.
Cette application est seulement fondée sur un ensemble de principes qui doivent permettre une approche appropriative et allocentriste des troubles du comportement. Le but de l'application des principes appropriatifs sera donc essentiellement l'amélioration de la vie sociale et familiale de la personne cérébrolésée et de son entourage et donc du bienêtre de tous.
   L'application des principes appropriatifs servira donc prioritairement et exclusivement à améliorer les conditions de vie sociale et familiale en permettant une compréhension et une adaptation aux  séquelles cognitives et aux troubles du comportement induits.

 


B - L'approche appropriative est basée sur des principes fondamentaux.
 
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  L'approche proposée est basée sur une démarche organisée rationnellement en fonction des troubles du comportement pour arriver à trouver des moyens d’adaptation pour les proches et de réadaptation contextuelle pour les personnes cérébrolésées.

  L'approche est appropriative parce qu’elle est basée sur l’appropriation et donc sur l’adaptation des attitudes et des modes de communication des proches et des intervenants, mais également sur le fait que la personne cérébrolésée doit pouvoir s’approprier ses déficiences et ses troubles pour trouver les moyens de les compenser.

  Les principes appropriatifs seront en fait des règles générales théoriques qui guideront la conduite des proches et des accompagnants. Ils devront permettre à la personne cérébrolésée de s’approprier ses déficiences dans un contexte environnemental favorable.


I - Pourquoi proposer une approche basée sur des principes appropriatifs ?

  La nouvelle place de la personne cérébrolésée lors du retour dans la vie sociale et familiale n’est pas évidente et il faut qu’elle puisse se trouver dans une situation écologique valorisante et stimulante en se sentant comprise et appréciée.

  Le fonctionnement intime du cerveau n’est pas accessible aux tiers, mais il subit des influences environnementales d’ordre émotionnel.
  La plasticité cérébrale a besoin d’être stimulée positivement pour compenser les déficiences cognitives et donc les troubles émotionnels qu’éprouve la personne cérébrolésée.
  L’attitude et la communication des proches, des accompagnants et des intervenants doivent s’articuler dans un contexte environnemental favorable.

  La personne cérébrolésée doit pouvoir s’approprier ses déficiences cognitives selon des principes appropriatifs afin de les comprendre et de les combattre pour essayer de les compenser en les acceptant ou les éliminer plus ou moins. L'approche appropriative est basée sur un accompagnement social individuel ciblé sur les déficiences cognitives et en tenant compte de la personnalité du blessé dans son environnement avec la participation active des proches qui doivent pouvoir s’adapter à une nouvelle forme de communication.

  L’accompagnement social actuellement proposé par les services spécialisés n’est pas suffisamment adapté aux déficiences cognitives et doit être modifié dans son approche globale sous l’angle appropriatif. Le rôle des services d’accompagnement spécifique n’est  pas satisfaisant dans son approche psychologique ordinaire souvent inappropriée et l’information ainsi que l’aide apportée aux proches est trop basée sur le conflit des souffrances et pas assez sur l’adaptation qui ouvre les portes de l’appropriation.

  L’accent n’est jamais suffisamment mis dans la prise en charge sur des modes de communication adaptés spécifiquement à la personne cérébrolésée qui tiennent compte en permanence  de ses déficiences cognitives et de l’anosognosie qu’elle subit altérant sa capacité à respecter les codes sociaux de communication et de dialogue habituel.

  Les proches décrivent souvent les troubles du comportement de la personne cérébrolésée comme des évènements surprenants, incompréhensibles et incohérents.
  Les intervenants professionnels ne corrigent pas assez la subjectivité qui conduit à considérer les troubles du comportement  sous un angle caricatural et péjoratif.
  Le découpage technique des déficiences cognitives en neuropsychologie ne contribue pas à gommer la vision caricaturale qui s’est installée à leur égard.

  L'approche appropriative est la seule solution  intégrant des principes qui permettra à la personne cérébrolésée de trouver en elle les moyens de compenser le meilleur contexte relativement possible ses déficiences cognitives.
  La rééducation cognitive est un postulat qui ne peut pas fonctionner pour deux raisons basiques, 1 - on ne rééduque pas des connexions neuronales déficientes, la plasticité cérébrale s’en charge et 2 - l’anosognosie constitue un obstacle majeur dans la communication avec la personne cérébrolésée.
  La rééducation cognitive est un pis-aller pour les intervenants professionnels alors qu’on peut aborder la récupération cognitive sous l’angle appropriatif, mais cela suppose un investissement en temps très important.

  L’anosognosie qui constitue un obstacle majeur dans la communication avec la personne cérébrolésée pourrait être considérée comme du déni et donner une fausse vision des troubles du comportement. Les principes appropriatifs de la méthode s’attacheront à cibler quand il s’agit d’une vraie méconnaissance ou d’un simple refus.

  Le cadre familial et l’accompagnement social devront développer une communication et des attitudes selon des principes appropriatifs dans un contexte écologique environnemental adapté pour permettre à la personne cérébrolésée de s’approprier ses séquelles cognitives pour trouver en elle les moyens de compensation.

  L'approche appropriative est une démarche allocentrique qui doit permettre d'établir des modes de communication qui stimuleront la personne cérébrolésée sans la heurter, dans le respect de ses souffrances dans un cadre valorisant et motivant.


II - Quand et pour qui est destiné approche basée sur des principes appropriatifs ?                                                                                                         Retour au sommaire

  Il est important de bien cerner à quel moment de la vie du blessé une communication minimum est possible et surtout à qui est destiné l’approche appropriative en fonction de l’état de gravité qui déterminera les possibilités d’interactions sociales.

1 - Quand peut-on appliquer une approche basée sur des principes appropriatifs ?

  La réponse pourrait être quand la personne cérébrolésée en a réellement besoin, mais cela entraine une autre question « quand en a-t-elle réellement besoin  ?».

  Une approche basée sur des principes appropriatifs pourra s'appliquer dès la phase d'éveil à l'hôpital, car il sera impératif que la personne cérébrolésée puisse être rassurée sur ce qui lui arrive afin de ne pas laisser s’installer des doutes et des souffrances qui deviendront récurrentes.

  L’aide à l’appropriation devra être mise en place progressivement au cours de la période d’hospitalisation à partir des principes appropriatifs tel que l’emploi du mode interrogatif dans la communication.

  L’accompagnement social pourra chevaucher la période d’hospitalisation pour préparer le retour à la vie sociale. Il faudra également aider les proches à mieux comprendre les conséquences des déficiences préalablement au retour à la vie sociale et familiale.

  La personne cérébrolésée a réellement besoin que les modes de communication et les attitudes appliquent des principes appropriatifs à tous les stades du parcours depuis l’hospitalisation jusqu’au retour à la vie sociale et familiale.

  Les besoins seront totalement différents et évolutifs en fonction du stade du parcours de réadaptation de la personne cérébrolésée.

  L’application des principes appropriatifs sera permanente dans les modes de communication, quel que soit le stade du parcours  de la personne cérébrolésée.

2 - Pour qui et donc à qui s'adressent une approche basée sur des principes  appropriatifs ?

  Si on peut considérer que l’essentiel des principes qui permettent l'appropriation est destiné à des personnes cérébrolésées qui doivent bénéficier d’un accompagnement social donc à celles que l’on classe dans les cas de graves à modérés, on pourra considérer également que les principes de l’approche appropriative s’adressent à toutes les personnes cérébrolésées qui subissent les conséquences de déficiences cognitives si minimes qu’elles puissent être.

  Les principes qui permettent l'appropriation s’adressent donc principalement à des personnes qui ont subi des lésions cérébrales (traumatisme crânien, AVC, anoxie, etc.) entrainant des déficiences cognitives qui génèrent des troubles du comportement.

  Elle pourra également être utile pour aider ou accompagner des personnes qui ont subi un traumatisme psychologique ayant entrainé des désordres cognitifs.

  L’application des principes appropriatifs se fera en fonction des déficiences cognitives de la personne cérébrolésée et de la capacité des proches et des accompagnants à s’adapter aux modes de communication spécifiques.

  L’application d’une approche appropriative est indispensable dans la communication quand la personne cérébrolésée doit bénéficier d’un accompagnement social, mais elle restera importante dans la communication et les attitudes vis-à-vis des personnes cérébrolésées pour lesquelles on estimera à tort ou à raison qu’elles ne doivent pas bénéficier d’un accompagnement social.

  L'appropriation sur un plan général est un ensemble de principes que doivent respecter toutes les personnes proches dans leurs modes de communication et d'adaptation aux troubles cognitifs et du comportement de la personne cérébrolésé.
 


C - Comment appliquer les principes d'une approche appropriative ?
 
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   Il est nécessaire d’expliquer que nos modes conventionnel de communication sont inadaptés la plupart du temps aux séquelles cognitives et surtout aux troubles du comportement, car ils puisent dans des consensus sociaux empreints d’une rationalité plus ou moins inaccessible aux personnes cérébrolésées.


I - Quelques généralités pour situer le contexte dans lequel s'applique les principes d'une approche appropriative.

  Il faut rappeler ici que l'approche appropriative n'a aucune visée ni ambition thérapeutique et ne prétend qu'à apporter une aide à la personne cérébrolésée, aux proches, aux accompagnants, voire  aux intervenants. Cette aide est ciblée uniquement sur les déficiences cognitives entrainant des troubles émotionnels et du comportement.

  L'approche appropriative s'adresse donc aux personnes souffrant de déficiences cognitives acquises, d'origine traumatique ou autre, mais rien que les difficultés cognitives, mais toutes les difficultés cognitives acquises.

  L'approche appropriative établit dans ses principes qu'il n'y a pas de rééducation cognitive possible, car la rééducation implique le respect de consignes strictes alors que la récupération cognitive est liée à la capacité de résilience de la plasticité cérébrale qui ne fait que réadapter des connexions défaillantes à partir de potentialités cognitives acquises qui ne se rééduquent pas, mais se reconstruisent selon des données cognitives personnelles et individuelles de réappropriation.

   La terminologie de fonctions cognitives ne reflète pas suffisamment la complexité des connexions neuronale et leurs processus plastiques de compensation et d ‘adaptation c’est pourquoi dans le cadre d’une  approche appropriative il serait à mon avis plus judicieux d’employer l’expression « processus cognitif ». Le lien vers fonctions cognitives ou processus cognitif donnera plus d’explications sur ce postulat.

  La compensation des désordres cognitifs s’effectue à partir de la capacité du cerveau à établir des connexions neuronales compensatoires, cette capacité est issue de ce que l’on nomme la plasticité cérébrale ou plasticité neuronale.

  L'approche appropriative tient compte du principe que la plasticité cérébrale est conditionnée émotionnellement pour effectuer une organisation neuronale automatique préalablement au raisonnement. Nous n’avons donc qu’une influence indirecte ou subliminale sur la réorganisation primaire des circuits neuronaux par la plasticité cérébrale et cette influence s’appuie sur les conditions psychologiques environnementales dans lesquelles se trouve la personne cérébrolésée.

  Toutes les actions menées tant par la personne cérébrolésée que par les proches et les intervenants doivent aller de concert et donc jouer harmoniquement la même partition où tout le monde joue la même mélodie sur le même tempo.

  Les différentes pages de ce site développeront les concepts et principes de l'approche appropriative préconisée.


II - La personne cérébrolésée doit pouvoir s'approprier ses déficiences cognitives.                                                                                                         Retour au sommaire

  L’appropriation de ses déficiences cognitives par la personne cérébrolésée n’est pas une gageüre, mais elle reste hypothétique et l'on ne connait pas au stade des connaissances actuelles de solution pour une guérison totale des lésions cérébrales. Une approche méthodologique apportera une solution adaptative plus ou moins importante en fonction de la gravité et de la nature des séquelles cognitives ainsi que de l’importance et de la nature des troubles du comportement, mais également de la capacité de résilience et du potentiel cognitif inné et acquis.  

  Les principes qui doivent permettre à la personne cérébrolésée de s’approprier plus ou moins ses déficiences cognitives pour trouver les modes de compensation seront les principes appropriatifs qui régiront les modes de communication et les attitudes qui s’établiront et permettront d’établir un contact de confiance qui ouvrira la porte à une aide appropriée pour le contrôle des émotions et cela permettra donc d’atténuer les effets néfastes des troubles du comportement dans les relations de la vie sociale et familiale.

  L’appropriation par la personne cérébrolésée de ses déficiences cognitives sera liée à la connaissance objective de ses séquelles ainsi qu’au contrôle émotionnel et donc à une réelle prise de conscience de ses difficultés exécutives en dépit des freins que constituent l’anosognosie et les troubles du comportement.

  La cohérence des attitudes et l’adaptation des modes de communication des proches, des accompagnants et des intervenants seront primordiales face à une personne qui en raison de déficiences cognitives rencontre des difficultés exécutives et développe des troubles du comportement.

  La compréhension du handicap cognitif selon les principes d'une approche appropriative, le décodage objectif des troubles du comportement de la personne cérébrolésée ainsi que la pratique de modes de communication et d’attitudes adaptées dans un environnement social, familial, psychologique et  émotionnel également adapté seront les chemins que devront prendre les proches, les accompagnants et les intervenants pour accompagner au mieux la personne cérébrolésée.

  Ces éléments étant énoncé je vais maintenant aborder les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir dans les différentes pages suivantes de ce site.


III - Comment coordonner les principes d'une approche appropriative ?                                                                                                                               Retour au sommaire

  Les principes appropriatifs s’articulent dans tous les domaines de la vie sociale et familiale qui peuvent permettre de stimuler la plasticité cérébrale dans le sens d’une réorganisation neuronale qui par voie de conséquence produira une amélioration de l’adaptation aux déficiences cognitives.

  L'approche appropriative a pour objectif d’améliorer les conditions psychologiques et environnementales dans lesquelles se trouve la personne cérébrolésée à partir de la réceptivité qu’elle est en capacité de déployer en tenant compte en permanence de la personnalité antérieure et du contexte écologique.

  L'approche appropriative a également pour objectif d’améliorer les conditions psychologiques et environnementales des proches en sortant de la subjectivité voir de la caricature dans l’appréhension des troubles cognitifs de la personne cérébrolésée et donc en entreprenant une démarche allocentriste.

  Les modes de communication et les attitudes des proches, des intervenants et des accompagnants devront être adaptés aux déficiences cognitives de la personne cérébrolésée et pourront l’être en appliquant un certain nombre de règles essentielles.

   Les actions à mener dans le cadre d'une approche appropriative sont le plus souvent très simple, mais il est nécessaire de procéder à un découpage en plusieurs chapitres ou pages pour pouvoir les expliquer, car ce qui est compliqué c’est note mode d’existence. Nous vivons donc dans un monde complexe que la personne cérébrolésée simplifie plus ou moins arbitrairement pour pouvoir s’y adapter.

  La compréhension objective et positive du handicap cognitif et des troubles du comportement est étroitement liée aux modes de communication et aux attitudes de tous ainsi qu’à l’environnement écologique, émotionnel et matériel.

  Pour obtenir une réponse ou plutôt des réponses à la question "comment appliquer les principes d'une approche appropriative ?" Il faudra vous plonger dans les différentes pages de ce site, car le sujet est vaste et ne peut pas être traité sommairement sans analyser toutes les ramifications qui en sont constitutives.

Observation importante : En raison du stade actuel des connaissances sur le fonctionnement du cerveau humain, je suis dubitatif et donc je m’interroge sur les possibilités de guérison et peut-être aussi d’amélioration des séquelles cognitives sévères.
Je suis par contre persuadé qu’il y a des possibilités d’amélioration des troubles du comportement induit par les séquelles cognitives sévères, ainsi que  de la vie sociale, en appliquant dans les modes de communication des principes appropriatifs.
 


D - La compréhension du handicap cognitif selon des principes basés sur l'appropriation et l’allocentrisme.
 
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  La bonne compréhension sans subjectivité du handicap cognitif et des troubles du comportement induit est indispensable pour accompagner la personne cérébrolésée, mais elle sera très relative pour le blessé en fonctions de ses séquelles.


I - Principes de base d'une démarche allocentriste basée sur l'appropriation.

  Les principes de base d'une démarche allocentriste basée sur l'appropriation sont fondés sur la bonne connaissance du handicap cognitif tant par la personne cérébrolésée que par les proches, les accompagnants et les intervenants médicaux et paramédicaux.

  Il ne s'agit pas d'une démarche thérapeutique visant à la guérison, mais uniquement d'une démarche pouvant permettre d'améliorer les conditions de vie sociale de la personne cérébrolésée et de son entourage à partir d'une meilleure communication et de meilleures attitudes.

  La bonne connaissance du handicap cognitif qui les concerne pour les personnes cérébrolésées est peut-être une gageüre, voir une utopie, mais je pense qu'elle et la seule voie qui peut conduire à l'appropriation des séquelles et ouvrir ou simplement entrouvrir une porte vers la résilience.

 Les difficultés de compréhension, de cohérence et d’analyse de la personne cérébrolésée sont des obstacles majeurs dans la communication dont il faudra tenir compte en permanence et être en capacité de s'adapter vis-à-vis d'une personne qui souffre de plus ou moins grandes capacités d'adaptation.

  Il faut bannir la subjectivité et les caricatures dans la manière d’aborder et de décrire les troubles du comportement et plutôt essayer de les analyser le plus objectivement possible dans le contexte écologique ou ils se développent. Il faut également relativiser la souffrance provoquée pour l'entourage sans faire de comparaison avec celle subie par la personne cérébrolésée. Il ne s’agit pas d’un concours de souffrances ou l’on cherche à savoir qui est le plus affecté par les conséquences des séquelles cognitives et des troubles du comportement.

  Le contexte écologique actuel, mais aussi celui du passé ainsi que la personnalité antérieure de la personne cérébrolésée sont des éléments qu'il faut savoir analyser le plus objectivement possible, car ils conditionnent la manière d'aborder les relations sociales nouvelles.

  La compréhension du handicap cognitif selon des principes appropriatifs demande une démarche empreinte d’allocentrisme de la part des proches, des accompagnants et des intervenants professionnels.

  La personne cérébrolésée doit pouvoir dans un climat de compréhension, de confiance et de valorisation accéder à la connaissance de son handicap cognitif malgré l’anosognosie pour essayer de plus ou moins se l’approprier et donc trouver en elle les moyens de compensation d'une relative résilience et d’une relative adaptation.


II - Pourquoi la compréhension du handicap cognitif est-elle indispensable ?                                                                                                                     Retour au sommaire

  La compréhension du handicap cognitif est indispensable afin de pouvoir appliquer les meilleurs principes appropriatifs et allocentristes possible en raison de l’incidence sociale et familiale due aux conséquences des déficiences cognitives et aux troubles du comportement.
 Les principales conséquences des déficiences cognitives dans les fonctions ou processus exécutifs sont les troubles émotionnels et du comportement qui peuvent être facteur de graves dysfonctionnements dans les relations sociales et familiales par exemple l’agressivité ou l’apathie.
 Les autres formes de handicap associé d’origine neurologique ou physique seront aussi prises en compte et devront faire l’objet d’une compréhension particulière, mais toujours associée aux déficiences cognitives et aux troubles émotionnels et du comportement et en tenant compte des difficultés que peu plus ou moins éprouvé la personne cérébrolésée pour gérer ses déficiences.

  Pour comprendre sur un plan général les conséquences sociales et familiales des déficiences cognitives et des troubles du comportement qui en découlent, il faut en connaitre les origines qui peuvent provenir concomitamment de la personnalité antérieure de la personne cérébrolésée, des   difficultés d’adaptation et d’acceptation des troubles cognitifs de la personne cérébrolésée et des proches, du contexte écologique environnemental et des modes de communication.

  Il est nécessaire de préciser que les déficiences cognitives ont leur origine dans les lésions neuronales et qu’il n’est pas nécessaire de les décoder puis de les décrypter puisqu’elles peuvent être évaluées objectivement à partir des bilans neuropsychologiques alors que les troubles du   comportement qui ont un caractère aléatoire ne s’évaluent que par des constats écologiques environnementaux successifs dans la vie sociale et familiale.

  La compréhension du handicap cognitif selon les principes appropriatifs s’effectuera correctement si on analyse le plus objectivement possible les situations perturbantes auxquelles on peut être confronté en reliant les troubles émotionnels et du comportement et leurs conséquences aux   déficiences cognitives sans dramatisation et surtout sans vision caricaturale ni stigmatisation.

  La bonne connaissance des origines et des causes des déficiences cognitives et des troubles du comportement induits ainsi que des éventuels handicaps moteurs associés doivent permettre d’en appréhender les causes et d’en mesurer les conséquences objectivement et sans à priori pour adapter   les comportements et les attitudes nécessaires à la communication avec la personne cérébrolésée.


III - Quand la compréhension du handicap cognitif est-elle indispensable ?                                                                                                                          Retour au sommaire

  Les troubles émotionnels et du comportement conséquences des déficiences cognitives n’apparaissent vraiment que lorsque la personne cérébrolésée retrouve une vie sociale, mais ils sont sous-jacents dès la phase de réveil.

  La compréhension du handicap cognitif est indispensable dès qu’une communication même minime est possible avec la personne cérébrolésée.
  La compréhension du handicap cognitif doit permettre d’interpréter et de décoder puis de décrypter les situations difficiles dans l’instant où elles se produisent et dans le contexte écologique environnemental immédiat en tenant compte des déficiences cognitives qui sont à l’origine des troubles émotionnels et du comportement.

  Il s’agira donc d’identifier en chaque circonstance l’origine et la cause des troubles émotionnels et du comportement pour pouvoir les interpréter en les décodant puis les décryptant, mais surtout en dédramatisant les situations.

  C’est à partir des situations vécues et d’une interprétation immédiate exempte de subjectivité que l’on pourra analyser et décoder puis décrypter les troubles émotionnels et du comportement et par voie de conséquence adapter ses modes de communication et ses attitudes.

  C’est donc dans son contexte immédiat que l’évènement comportemental et émotionnel devra être analysé en tenant compte des déficiences cognitives de la personne cérébrolésée qui ne pourra agir qu’en fonction des informations de cohérence qu’elle est en capacité de recevoir, d’analyser et de  synthétiser en raison de ses souffrances émotionnelles et de l’anosognosie qu’elle subit.

  Il existe donc des troubles émotionnels et du comportement récurrent, mais ils sont toujours la conséquence d’un ensemble de facteurs déclenchants qu’il faut pouvoir identifier objectivement à partir des déficiences cognitives, mais aussi des conséquences particulières du handicap neurologique et physique.


 IV - Comment comprendre le handicap cognitif et interpréter les troubles émotionnels et du comportement ?                                                        Retour au sommaire

  Il est nécessaire pour comprendre le handicap cognitif de pouvoir interpréter en les décodant puis les décryptant la violence et les souffrances générées chez la personne cérébrolésée par les déficiences cognitives telles que les troubles de la mémoire, de l’attention divisée, de la concentration, les aphasies, les agnosies, les apraxies, etc.

  Les personnes cérébrolésées reconnaissent seulement le défaut de mémoire par évidence et à un degré moindre les troubles de l’attention, les autres déficiences sont plus ou moins ignorées en fonction du niveau de handicap cognitif, mais aussi parce qu’elles induisent un sentiment d’infériorité.

  Les déficiences cognitives qui sont les éléments constituants du handicap cognitif seront les facteurs générateurs des troubles émotionnels et du comportement qui se conjugueront avec les conditions écologiques environnementales, mais seront toujours en relation avec les modes de communication et les attitudes des proches, des accompagnants et des intervenants.

  La compréhension des déficiences cognitives n’étant observable et constatable que subjectivement par les proches et les accompagnants, il sera nécessaire de faire appel à des intervenants professionnels spécialisés dans la cérébrolésion pour les évaluer à partir notamment du bilan neuropsychologique.
  Les troubles du comportement seront plus difficiles à évaluer par les intervenants professionnels tant lors de consultations qu’à partir de bilans neuropsychologiques alors que les proches en premier lieu et les accompagnants, de par leur proximité avec la personne cérébrolésée, seront plus à même d’en évaluer les conséquences, mais avec hélas une certaine subjectivité et souvent dans un contexte écologique conflictuel.

  Pour interpréter et décoder puis décrypter le plus correctement possible les troubles émotionnels et du comportement, il faut établir dans l’instant des liens objectifs avec les déficiences cognitives et savoir reconnaître les souffrances qu’elles peuvent générer en faisant abstraction de ses propres réactions qui, malgré une certaine bonne volonté, s’avèreront plutôt égocentrées et épidermiques.
  Si les proches considèrent les troubles émotionnels et du comportement à travers le filtre de leurs préjugés, de leurs propres souffrances, ils rencontreront des difficultés ou seront dans l’incapacité d’aider et d’accompagner objectivement la personne cérébrolésée.

  L’analyse que l’on pourra faire des difficultés cognitives et des troubles émotionnels et du comportement devra être faite en relation avec les déficiences cognitives, mais également avec la personnalité antérieure de la personne cérébrolésée dans son contexte social et familial précédant les lésions cérébrales.

  Le contexte écologique environnemental où se produisent les troubles émotionnels et du comportement est le premier élément de situation à prendre en compte avant d’établir les liens avec les déficiences cognitives.

  Il sera important pour les proches et les accompagnants d’envisager par anticipation les conséquences potentiellement déductibles des déficiences cognitives, mais toujours en relation avec le niveau de handicap depuis celui qu’on qualifie de léger jusqu’à celui qu’on qualifie de grave afin de résoudre  préventivement, mais objectivement les difficultés et les problèmes que rencontre la personne cérébrolésée et qui n’étant pas résolus pourraient générer des troubles émotionnels et du comportement.

 Les modes de communication et les attitudes bien adaptés seront les moyens de gagner la confiance et de valoriser la personne cérébrolésée pour qu’elle puisse s’approprier l’aide apportée par les proches, les accompagnants et les intervenants pour résoudre ses difficultés et ses problèmes.

 Il ne faudra jamais se fonder aveuglément sur des troubles émotionnels et du comportement qui se répètent pour interpréter, décoder puis décrypter des situations, car ils peuvent être une reproduction identique due aux mécanismes de la plasticité cérébrale par lesquels le cerveau est capable de se  modifier par l'expérience. En l’occurrence l’expérience reproduit des circuits neuronaux mémorisés, mais perturbés par des émotions récurrentes.

 Il y aura quand même toujours un lien entre les différentes situations de troubles émotionnels et du comportement, mais ils seront toujours conditionnés dans l’instant situationnel par le contexte écologique environnemental et les attitudes des proches, des accompagnants et des intervenants.

 Il faut savoir mesurer objectivement le niveau de cohérence exécutive analytique et synthétique relatif des personnes cérébrolésées en fonction des situations et des évènements qu’elle subit. L’action des processus exécutifs est plus ou moins linéaire et brute de décoffrage en fonction de l’intensité émotionnelle induite dans l’instant de l'évènement et toujours en relation avec l’importance des déficiences cognitives qui induisent des troubles émotionnels et du   comportement.
 L’anosognosie joue un rôle de brouillage prépondérant et récurrent dans les fonctions exécutives induisant une augmentation des actions linéaires brute de décoffrage quand la personne cérébrolésée se trouve en situation émotionnelle forte dans un contexte écologique défavorable.

 Les personnes cérébrolésées n’identifient peu ou pas et ne maitrisent peu ou pas les troubles émotionnels et du comportement quand ils se produisent en raison de l’anosognosie.
 Elles ne sont donc pas à même de mesurer les difficultés qu’elles peuvent rencontrer dans les domaines qui sont reliés aux déficiences cognitives et pourtant seule l’appropriation objective et la connaissance de ses déficiences cognitives et de ses troubles émotionnels et du comportement lui  permettront de trouver les moyens de plus ou moins les compenser.

 La compréhension objective et empreinte d’allocentrisme par les proches, les accompagnants et les intervenants, du handicap cognitif et des troubles du comportement induits doit permettre d’aider la personne cérébrolésée à s’approprier ses déficiences cognitives dans un cadre écologique environnemental et émotionnel adapté ainsi qu’avec des modes de communication et des attitudes également adaptées


V - Il faut appréhender le handicap cognitif en fonction de l’âge et de la gravité des déficiences cognitives.                                                              Retour au sommaire

  Le handicap cognitif variera considérablement en fonction de l’âge de la personne cérébrolésée et de la gravité des lésions cérébrales et si ce constat parait évident il est en fait extrêmement complexe, car de nombreux autres facteurs pourront intervenir par exemple le contexte environnemental,   familial et social sans oublier la personnalité antérieure.

  La compréhension du handicap cognitif devra donc prendre en considération l’âge de la personne cérébrolésée, mais en différenciant les enfants des adultes, car les conséquences des lésions cérébrales seront très différentes en fonction du degré d’acquisition et d’apprentissage et donc du niveau fonctionnel des processus cognitifs.

L’âge, l’expérience acquise, le niveau culturel et condition écologique existentielle devront être prise en compte pour mettre en place un accompagnement basé sur l’appropriation.

  Une personne pourra avoir de graves lésions cérébrales et de légères déficiences cognitives et une autre des lésions modérées à légères lésions cérébrales et de graves déficiences cognitives.  L’origine et la localisation des lésions cérébrales peuvent expliquer ces différences, mais aussi la capacité de résilience cognitive de la personne.

Les troubles du comportement ne sont pas systématiquement le corolaire des lésions cérébrales, car la aussi l’âge, l’expérience acquise, le niveau culturel et les conditions écologiques existentielles auront une influence prépondérante.

  Pour appliquer les principes de la méthode appropriative, il sera nécessaire d’identifier les déficiences cognitives qui auront été évaluées ainsi que les troubles du comportement constatés en tenant compte du contexte social et familial et de la personnalité antérieure.


VI - La compréhension du handicap cognitif est fondamentale pour l’appropriation et l’allocentrisme.                                                                        Retour au sommaire

  La compréhension du handicap cognitif constitué des déficiences cognitives générant des troubles émotionnels et du comportement est la base sur laquelle s’appuient les principes appropriatifs et la démarche allocentriste.

  Le handicap cognitif et ses conséquences doivent pouvoir être interprétés, décodés puis décryptés afin d’apporter à la personne cérébrolésée la meilleure connaissance possible et objective de ses troubles et de la part des proches et des accompagnants pouvoir mettre en place un accompagnement social et familial approprié et maitrisé dans un climat de confiance et de valorisation.

  Il sera donc très important d’avoir des attitudes empreintes d’allocentrisme le plus objectif possible, sans caricatures ni stigmatisations des troubles émotionnels et du comportement et de leurs conséquences sur les processus exécutifs.

Je vais aborder dans les chapitres suivant les modes d’une communication adaptée qui sont essentielle et fondamentale dans la communication.
 


E - Les modes de communication et les attitudes des proches, des accompagnants et des intervenants.
 
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  La communication est selon la définition du dictionnaire Larousse une action, un fait qui permet d’établir une relation avec autrui, de transmettre quelque chose à quelqu’un.

  Il faut ajouter à cela que la communication répond à des codes sociaux, qu’elle est liée aux perceptions ainsi qu’aux émotions.

  Les attitudes comprenant les postures, les expressions de visage, font partie de la communication.


I - Introduction aux principes d’une communication adaptée aux séquelles cognitives.

Les modes de communication que nous aborderons dans le cadre des principes appropriatifs seront ceux qui concernent l’accompagnement social et familial.

Une communication et des attitudes adaptées basées sur des principes appropriatifs et allocentristes sont les fondements d’une aide adaptée et donc d’un accompagnement social et familial qui produira des effets positifs.

En raison des conséquences des déficiences cognitives, plusieurs questions se posent dans les modes de communication avec les personnes cérébrolésées :

          1. Pourquoi les codes sociaux sont-ils des obstacles majeurs et difficiles à évacuer ?

          2. Comment les perceptions liées à la communication sont-elles perturbées, voire altérées ?

          3. Quel est le rôle des émotions et par voie de conséquence des souffrances induites ?

          4. Pourquoi les attitudes sont-elles des palliatifs essentiels de la communication qu’il ne faut pas négliger ?

          5. Quels sont les modes de transmission des informations qu’il est nécessaire d’appliquer ?

          6. Comment établir une relation adaptée et équilibrée sans frustrations ni humiliations ?

  Avant d’étudier et d’analyser les six questions posées ci-dessus, il sera nécessaire et indispensable de considérer le rôle essentiel joué par la plasticité cérébrale dans la communication, car elle est le lien qui unit et coordonne les informations reçues pour générer des questions ou des réponses adaptées et cohérentes.

  Dans le cas des personnes cérébrolésées, la plasticité cérébrale fonctionnera souvent par extrapolation,
c’est-à-dire qu’elle ne jouera que partiellement son rôle d’une manière plus ou moins arbitraire en fonction du déficit d’information cohérente.


II - Le rôle de la plasticité cérébrale et de l’organisation neuronale dans la communication.                                                                                             Retour au sommaire

1. Définition de Wikipédia de la plasticité neuronale ou la plasticité cérébrale.

La plasticité neuronale ou la plasticité cérébrale sont des termes qui décrivent les mécanismes par lesquels le cerveau est capable de se modifier par l'expérience. Le cerveau est ainsi qualifié de "plastique" ou de "malléable". Ce phénomène intervient durant le développement embryonnaire, l'enfance, la vie adulte et les conditions pathologiques (lésions et maladies). Il est responsable de la diversité de l'organisation fine du cerveau parmi les individus (l'organisation générale étant, elle, régie par le bagage génétique de l'espèce) et des mécanismes de l'apprentissage et de la mémorisation chez l'enfant et l'adulte.

2. La plasticité cérébrale et l’organisation neuronale dans la communication.

- Les mécanismes de modelage et de remodelage de la plasticité cérébrale permettent la construction et la reconstruction des processus de stockage et de retour d’informations qui sont nécessaires à la communication.
- La communication s’établit donc à partir d’une organisation cohérente des informations reçues ou stockées qui s’organise primairement dans les processus d’organisation neuronale de la plasticité cérébrale.
- Les informations reçues par les processus perceptifs sont préalablement conditionnées par des attitudes et une communication qui influencent et orientent la cohérence de l’action d’organisation neuronale coordonnée par la plasticité cérébrale.
- Les informations stockées sont également influencées dans les relations par les attitudes et les modes de  communication des autres.
- Le stress et les souffrances mentales sont des facteurs de désorganisation des processus d’information et de communication.

3. L’incidence des déficiences cognitives sur la plasticité cérébrale et dans la communication.

- Hormis les cas de très graves lésions, la capacité du cerveau à remodeler les branchements entre ses neurones (plasticité cérébrale) est le fondement d’une récupération plus ou moins importante des déficiences cognitives chez les personnes cérébrolésées, mais elle ne peut s’exercer positivement que dans un contexte écologique environnemental et émotionnel favorable, car bien adapté.
- La meilleure manière de rendre le contexte environnemental et émotionnel favorable et bien adapté est d’appliquer des principes appropriatifs et allocentristes dans les modes de communication et les attitudes, car le cerveau est un système dynamique, en perpétuelle reconfiguration.
- Les déficiences cognitives affectent les capacités des processus analytiques et synthétiques qui permettent la cohérence exécutive. La situation qu’envisagera la personne cérébrolésée pourra être analysée avec un déficit en information ce qui affectera la synthèse en vue de l’exécution et par voie de conséquence la communication pourra être perturbée et paraitre inadaptée.


III - Les réponses aux questions qui se posent sur les modes de communication.                                                                                                             Retour au sommaire
 

1. Pourquoi les codes sociaux sont-ils des obstacles majeurs et difficiles à évacuer ?

- Les codes sociaux sont des systèmes de signes, de pratiques, de formulations linguistiques et de combinaisons sémantiques qui régissent le fonctionnement des relations interpersonnelles au sein de groupes humains plus ou moins importants.
- Les codes sociaux évoluent avec la société et sont adaptés à la communication des groupes humains qui les utilisent. Les codes sociaux nécessitent une adaptation permanente, car ils sont interprétatifs et subjectifs. Les codes sociaux sont très formalisés voire formatés ce qui les rend plus ou moins imperméables à la compréhension des personnes cérébrolésées en fonction des situations plus ou moins émotionnelles qu’elles subissent, mais aussi en raison des souffrances provoquées par les déficiences cognitives.
- Le conditionnement formaté des codes sociaux dans un contexte social également formaté imposera des contraintes quasi incontournables dans la communication courante.
- Les non-dits, la subjectivité, les interprétations, les anticipations, les formulations linguistiques et les combinaisons sémantiques sociétales, les consensus rigides, voire arbitraires, le formatage social et moral, les expressions codifiées, les règles obscures, les préceptes absolus, les prescriptions moutonnières, les préceptes stéréotypés, les jugements de valeur arbitraires, les principes sans fondement, etc.… dont sont constitués les codes sociaux seront autant d’obstacles à franchir avec plus ou moins de difficultés pour les personnes cérébrolésées.
- La personne cérébrolésée ne sera pas, la plupart du temps et plus ou moins en fonction de la gravité des séquelles cognitives qu’elle subit, en capacité de s'adapter aux modes de communication courants régis par des codes sociaux souvent trop rigides.
- La communication sera donc en général liée à des codes sociaux auxquels les personnes cérébrolésées en fonction de leurs déficiences cognitives seront plus ou moins imperméables.
- La communication avec la personne cérébrolésée sera souvent très difficile et les codes sociaux contribueront plus ou moins à aggraver les difficultés de compréhension mutuelle si les proches en premier lieu, mais également les accompagnants et les intervenants ne font pas un effort d’adaptation approprié, mais aussi d’allocentrisme.
- Les personnes cérébrolésées subissent des souffrances récurrentes en raison de leurs déficiences cognitives, Il est donc très important de bien comprendre qu’elles ne peuvent pas réagir comme on l’attend dans la communication courante, car elles ont plus ou moins de difficultés d’adaptation à des codes sociaux nécessitant une interprétation permanente.
- La personne cérébrolésée communiquera plus aisément si la communication est élaguée des codes sociaux trop interprétatifs, trop stéréotypés, trop arbitraires, trop contraignants, etc.
- En conclusion, les codes sociaux sont des obstacles majeurs très difficiles à évacuer, car ils ont un caractère atavique lié au milieu sociétal auquel on appartient et dont il est très difficile de s’affranchir. Les proches, les accompagnants et les intervenants devront pourtant essayer de s’affranchir de certains codes sociaux trop impératifs ou contraignants pour garder une communication basée sur la confiance et l’allocentrisme avec la personne cérébrolésée.

2. Comment les perceptions liées à la communication sont-elles perturbées voire altérées ?                                                                                                 Retour au sommaire

- Les perceptions à partir des sens sont les capteurs d’informations nécessaires à la plasticité cérébrale pour coordonner la communication.
- Le contexte écologique environnemental conditionne les émotions ressenties qui influeront sur la communication et les personnes cérébrolésées sont particulièrement influencées de manière subliminale par le contexte dans lequel elles se trouvent.
- Les données perceptives et leurs gradients émotionnels sont traités dans des processus innés et acquis de la plasticité neuronale qui conditionnent la qualité de la relation et de la communication. Il est évident que les lésions ou les perturbations qui affectent les connexions neuronales auront une influence plus ou moins grande sur la qualité et la cohérence de la relation et de la communication.
- Les perceptions qui apportent des informations pour la communication peuvent être plus ou moins perturbées, voire altérées en raison des déficiences cognitives, et pourront donc être la source de troubles du comportement.
- Les personnes cérébrolésées peuvent plus ou moins se trouver dans un état d’exacerbation ou de repli lié à une grande fragilité émotionnelle (voir le chapitre III / 3 ci-dessous) quand la communication s’avère difficile en raison des perturbations engendrées par les déficiences cognitives.
- Des filtres émotionnels peuvent faire barrage à certaines informations ou les formater à partir de nouveaux processus acquis récurrents altérant ou perturbant ainsi la qualité et l’objectivité de la relation et donc de la communication.
- Les codes sociaux (comme vu au chapitre III / 1 ci-dessus) sont plus ou moins difficilement perçus par les personnes cérébrolésées et elles les interprètent souvent très mal dans la communication courante.
- Une approche des situations trop philosophique et des comportements d’origine dogmatique récurrents liés à des codes sociaux trop impérieux altèreront et conditionneront la relation et la communication de manière inadaptée vis-à-vis de la personne cérébrolésée.
- Le ton perçu de la communication ne doit pas pouvoir être interprété négativement, car l’action exécutive s’articule à partir des informations perceptives triées en fonction des gradients émotionnels et conditionnées par des processus innés et acquis.
- Il est primordial de ne jamais perdre de vue le rôle de la plasticité cérébrale (voir chapitre II ci-dessus) en fonction de l’action à mener ou de l’intention d’agir et donc de la manière dont les perceptions captent et véhiculent les informations pour permettre une communication adaptée.
- La plasticité cérébrale organise de manière subliminale et fulgurante les informations primaires reçues des perceptions qui permettront des choix pour mener des actions comme la communication verbale.
- Les informations primaires sont automatiquement fournies à la pensée et au raisonnement qui pourront lui donner sa cohérence, mais l’action de filtres émotionnels pourra de manière subliminale perturber ou altérer ces informations.

3. Quel est le rôle des émotions et par voie de conséquence des souffrances induites ?                                                                                                           Retour au sommaire

- Les émotions jouent un rôle très important dans la communication en général et deviennent plus ou moins destructrices de la cohérence chez les personnes cérébrolésées en raison des souffrances induites par les déficiences cognitives.
- La récurrence des difficultés et des problèmes non résolus entrainera une récurrence des troubles émotionnels et du comportement ainsi que des problèmes de communication.
- Les principes de l’appropriation et l’allocentrisme peuvent permettre une communication adaptée, ces principes reposent sur un mode de communication non directif pour ne pas créer des situations de blocage et permettre à la personne cérébrolésée de ne pas se sentir en situation d’infériorité et de dépendance.
- Les émotions perturbantes peuvent être source de dysfonctionnements importants, notamment dans la communication et pour que la personne cérébrolésée puisse entendre et comprendre son interlocuteur, il faut établir avec elle un climat de confiance qui se cultive sur le long terme.
- La compréhension est généralement peut-être assez bonne chez les personnes cérébrolésées (relativement aux déficiences cognitives) quand il n’y a pas de restitution dans la communication, car les émotions sont moins perturbantes quand il y a peu ou pas d’enjeu exécutif.
- Les déficiences cognitives sources de souffrances provoqueront des émotions qui seront les principaux obstacles dans la relation et la communication avec la personne cérébrolésée.
- Le contrôle émotionnel sera donc la première étape à franchir par la personne cérébrolésée pour tenter d’améliorer sa communication, mais elle devra préalablement commencer à comprendre à minima ce qui lui arrive. Elle pourra ainsi progressivement s’approprier plus ou moins ses séquelles en dépit de l’anosognosie, en acceptant et en utilisant l’aide apportée par les proches et les accompagnants pour trouver des moyens de compensation.
- L’anosognosie crée des situations de blocage qui rendent la personne cérébrolésée imperméable à certaines logiquesquand l’enjeu est important sur des sujets à forte incidence émotionnelle. Les raisonnements qu’elle produit alors ressortent bruts de décoffrageamputant par voie de conséquence la qualité et la cohérence de la communication.
- Il est important de savoir discerner et d’admettre que souvent la personne cérébrolésée se trouve bloquée émotionnellement dans un premier temps puis dans un second temps elle subit les effets induits de l’anosognosie. La conjugaison de ces évènements pourra entrainer des troubles plus ou moins importants dans la communication.
- Le contexte écologique et environnemental momentané aura donc une influence sur la communication en raison des plus ou moins grandes difficultés d’adaptation de la personne cérébrolésée qui pourra se trouver en situation émotionnelle plus ou moins forte.
- En introduisant dans la communication des éléments basés sur la confiance, le respect et la valorisation, il sera possible d’améliorer les conditions émotionnelles.
 

4. Pourquoi les attitudes sont-elles des palliatifs essentiels de la communication qu’il ne faut pas négliger ?                                                                         Retour au sommaire

- Les attitudes pourront être des palliatifs de compensation qu’utilisera la personne cérébrolésée quand elle sera en difficulté dans la communication verbale.
- Le décodage et l’interprétation des attitudes et des codes posturaux seront rendus nécessaires, car la personne cérébrolésée les utilisera plus ou moins consciemment.
- La personne cérébrolésée décryptera de manière instinctive les attitudes de son entourage immédiat et réagira dans l’instant à ce qu’elle captera de manière subjective.
- Le déficit plus ou moins important d’organisation cohérente de la communication verbale de la personne cérébrolésée entraînera une réactivité ou une passivité liée à la frustration de ne pouvoir s’exprimer.
- La réactivité s’exprimera de manière primaire par une agressivité brute de décoffrage plus ou moins importante en fonction de l’impact émotionnel que la personne cérébrolésée ressentira subjectivement.

- La passivité s’exprimera par un repli apathique qui s’apparentera à une fuite devant les difficultés parce que la personne cérébrolésée ne pourra pas plus ou moins les assumer émotionnellement.
- Les réactions de la personne cérébrolésée seront toujours plus ou moins extrêmes avec un discernement et une adaptation très relatifs.
- Il sera donc très important pour l’entourage immédiat de la personne cérébrolésée, d’observer attentivement ses réactions pour maintenir une communication adaptée.
- Les personnes cérébrolésées compensent instinctivement leurs difficultés de cohérence dans la communication verbale par une exacerbation subjective et peu rationnelle de la traduction des attitudes des autres et plus particulièrement des expressions de visage. À titre d’exemple, une personne atteinte d’agnosie visuelle pourra être capable de déchiffrer subjectivement les expressions de visage alors qu’elle sera incapable d’identifier à qui appartient ce visage.
- Les personnes de l’entourage immédiat de la personne cérébrolésée devront se garder d’attitudes, de postures et d’expressions de visage péjoratives, subjectives et tendancieuses. Cette recommandation concernera également les accompagnants et à un degré moindre les intervenants, mais elle sera difficile à mettre en œuvre vis-à-vis des personnes extérieures.
- Les personnes extérieures à l’entourage social et familial immédiat pourront avoir des attitudes, des postures et des expressions de visage péjoratives, subjectives et tendancieuses qui provoqueront des souffrances et des troubles dans la communication chez la personne cérébrolésée en fonction de son niveau de cohérence perceptive.
- Les perceptions, en fonction des altérations neurologiques, envoient des informations subliminales primaires plus ou moins cohérentes sur la captation des attitudes qui seront interprétées et répercutées avec des nuances émotionnelles dans la communication de la personne cérébrolésée.
 

5. Quels sont les modes de transmission des informations qu’il est nécessaire d’appliquer ?                                                                                                  Retour au sommaire

- Les modes de transmission des informations qu’il faut appliquer dans la communication seront essentiellement contenus dans la verbalisation orale, mais ils pourront être perturbés par les perceptions de l’environnement visuel (les attitudes, les lieux). Les perceptions auditives autres que la verbalisation orale pourront affecter la transmission des informations en fonction du contexte écologique. À un très moindre degré, les trois autres sens que sont l’odorat, le goût et le toucher pourront également affecter la transmission de l’information en raison des plus ou moins grandes capacités de la personne cérébrolésée à gérer les évènements perturbants.
- Les modes de transmission des informations sont relativement liés aux altérations plus ou moins importantes des capacités adaptatives de la personne cérébrolésée et par voie de conséquence la plus ou moins grande cohérence d’interprétation des codes sociaux courants.
- La communication orale liée à l’audition et au langage sera donc le vecteur principal qui permettra d’aider les personnes cérébrolésées à prendre connaissance de leurs difficultés. Une communication adaptée pourra plus ou moins aider la personne cérébrolésée à trouver les moyens de compenser ses difficultés. - Les autres moyens de communication liés aux perceptions et aux sens et surtout les perceptions visuelles ne seront pas à négliger, car ils auront des influences indirectes qui peuvent être importantes.
- Le paragraphe 4 ci-dessus a expliqué qu’il faut adapter ses attitudes à la personne cérébrolésée, mais il faudra également adapter les éléments verbaux de la communication selon des principes allocentristes qui ne heurtent pas la personne cérébrolésée.
- Les modes de transmission de l’information devront donc être adaptatifs et tenir compte des plus ou moins grandes déficiences cognitives des personnes cérébrolésées.
Le chapitre IV ci-dessous traitera en détail de la manière d’adapter sa communication en fonction de sa proximité avec la personne cérébrolésée.
 

6. Comment établir une relation adaptée et équilibrée sans frustration ni humiliation ?                                                                                                               Retour au sommaire

- Une communication adaptée permet une relation équilibrée quand elle est valorisante et ne contient pas d’éléments frustrants et parfois humiliants, car il faut prendre en compte le ressenti altéré de la personne cérébrolésée en raison de ses perceptions plus ou moins cohérentes et subjectives.
- Les propos de la communication vis-à-vis de la personne cérébrolésée doivent donc être en permanence valorisants surtout s’il s’agit de reprendre les conséquences d’une action incohérente.
- Les actions incohérentes d’une personne cérébrolésée contiennent toujours une logique primairequ’il faut respecter pour ne pas l’humilier et pouvoir maintenir un dialogue constructif.
- La confiance que la personne cérébrolésée aura dans son interlocuteur ouvrira les portes d’une communication constructive basée sur le respect et la compréhension.
- Une communication adaptée et respectueuse dans un climat de confiance et de valorisation permettra de mieux faire passer les messages subliminaux qui stimuleront la plasticité cérébrale de manière positive.
- Une communication frustrante et humiliante sera un facteur de démobilisation de la personne cérébrolésée et de désorganisation de la capacité de résilience de la plasticité cérébrale.
- La communication des tiers que l’on ne pourra pas contrôler pourra être un facteur d’humiliation pour la personne cérébrolésée.
- Une relation adaptée et équilibrée sans frustration ni humiliation sera conditionnée par des attitudes et une communication orale sans subjectivité ni à priori négatif mais aussi sans empathie excessive que la personne cérébrolésée pourrait interpréter comme un signe d'infériorité.
 
 
 

 

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